Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
    Le Spitzberg en détail et guide pratique
Accueil ? Aller au Spitzberg ? À propos

Gudym, la base nucléaire secrète de l'ex-URSS

Les nouvelles du Svalbard, Octobre 2014

Parmi les nombreuses bases militaires abandonnées de l'ex-Union Soviétique figurait Gudym, probablement la plus inquiétante et la plus secrète ; c'est là qu'étaient stockés pendant la guerre froide, missiles et ogives nucléaires. Le site se trouve près du Détroit de Béring, à quelques kilomètres d'un ancien ennemi, les États-Unis d'Amérique. Gudym était en fait une partie du bouclier nucléaire soviétique, construite sur un décret de Nikita Khrouchtchev, qui à l'époque menaçait les USA : « En Tchoukotka, nous avons aussi des missiles ! » Effectivement, dans la montagne granitique près du village de Gudym étaient entreposés des ogives nucléaires. Depuis 1986, après la ratification des accords par l'URSS et les USA sur la destruction des missiles de moyenne et longue portée, on commençait à se désintéresser des armes nucléaires. Les salles souterraines furent utilisées comme base de la garnison d'Anadyr ; dans les années 1990, le programme fut définitivement abandonné et l'armée quitta Gudym en 2002.
Aujourd'hui ce n'est plus qu'une « ville sans nom », située dans une vallée entre deux collines près d'Anadyr. Les autochtones savaient à l'époque qu'on y avait construit quelques bases militaires, mais sans se douter du caractère nucléaire de ces installations. Dans une vallée proche fut édifiée une cité pour environ 5000 personnes, pour la plupart des familles des officiers. Les salaires et les primes versés étaient nettement au-dessus de la moyenne, et les habitants de Gudym, qui disposaient de leurs propres magasins d'alimentation, ne connaissaient pas les problèmes de livraison coutumiers en ce temps-là en Russie.
Les ogives nucléaires et les missiles furent stockés dans des tunnels longs de plusieurs kilomètres, à l'abri d'éventuelles attaques atomiques ennemies et le transport du matériel étaient effectué par des véhicules électriques circulant dans les couloirs.. Le site comprenait deux entrées principales et plusieurs sorties secondaires secrètes. Apparemment ce sont 3 à 4 missiles nucléaires « RDS-10 Pionier » d'une portée de 5400 km, qui auraient stationné occasionnellement à Gudym.
On soupçonne l'ex-Union Soviétique d'avoir entretenu au moins 15 bases secrètes. Ces « villes fermées » furent classées officiellement par le gouvernement dans une catégorie à part, n'avaient pas de nom pour l'opinion publique et ne figuraient sur aucune carte. De plus il n'y avait aucun panneau indicateur qui aurait laisser supposer l'existence d' installations militaires et les visites d'étrangers étaient strictement interdites. L'armée, qui stationnait dans ces villes secrètes était complètement isolée de la population, à cause du risque d'être découverte.
À l'origine cette base nucléaire s'appelait Anadyr-1, mais, en l'honneur de l'ingénieur qui l'a conçue, le colonel Gudymov, elle reçu le nom de Gudym. Sur cette cité courent différentes légendes ; l'une d'entre elles raconte que le colonel Gudymov s'est suicidé dans des circonstances mystérieuses, après avoir reçu un télégramme venant des États-Unis et qui le félicitait cordialement pour l'édification réussie de cette base militaire secrète... Une autre dit que des archives datant de la période nazie y furent stockées.

La cité administrative de Gudym se trouvait à quelques km des habitations du personnel.
L'une des entrées des tunnels se trouvée, bien dissimulée, au-dessus de la ville.
Des portes coulissantes épaisses de plusieurs mètres, protégeaient les têtes nucléaires ainsi que les missiles.
Les tunnels menant aux entrepôts de stockage avaient plusieurs km de long.
Là où autrefois était déchargée la dangereuse cargaison il n'y plus que des gravats.
Les ogives nucléaires étaient transportées dans les tunnels sur des kilomètres.
Les installations ont été tout simplement abandonnées.

Site à visiter (en anglais)

Source : PolarNews 29/08/2014

Traduction : Bastien