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Lac Baïkal : une zone unique pour la recherche scientifique

Les nouvelles du Svalbard, Janvier 2014

Le lac Baïkal est le plus grand lac du monde en volume (23 000 km3), le plus profond (profondeur maximale de 1632 m) et le plus ancien (25 millions d'année). Il contient également 20 % des ressources d'eau douce non gelée de la planète. L'écosystème du lac intéresse le monde entier, notamment pour sa faune et sa flore endémiques. En effet, de nombreuses espèces animales ou florales ne se trouvent nul par ailleurs. Le lac est également connu pour sa faune unique et diverse en eaux profondes. Cela est principalement possible grâce à la circulation d'eaux riches en oxygène en profondeur. C'est notamment cette propriété du lac Baïkal qui le distingue des autres grands lacs terrestres. Il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1996.
L'institut de limnologie, localisé à Irkoutsk, est l'établissement scientifique de référence pour les recherches relatives au lac. Il s'agit du premier établissement de l'ASR (l'Académie des Sciences Russes) en Sibérie, avec la construction en 1928 de la station de limnologie du lac Baïkal. La limnologie consiste à étudier les mécanismes de formation, de biodiversité et d'évolution de l'écosystème du lac. L'institut compte environ 125 chercheurs, répartis dans 12 laboratoires. Il possède également 4 bateaux, ce qui permet aux chercheurs d'effectuer des expéditions et des analyses. Les domaines de recherche de l'institut sont diverses : microbiologie, hydrologie et hydrophysique, hydrochimie et chimie de l'atmosphère, chimie bioorganique, ultrastructure cellulaire, etc...
Au cours de l'expédition "Les mondes du lac Baïkal" entre 2008 et 2010, de nombreuses découvertes scientifiques ont été réalisées. Cela a notamment été possible grâce à l'utilisation du sous-marin Mir. D'importants gisements d'hydrates de gaz naturels, sous la forme de couches de 80 cm d'épaisseur, ont été trouvés à 1400 mètres de profondeur. Le laboratoire d'hydrophysique du professeur Nikolay Granin travaille notamment sur cette question. Les hydrates de gaz naturels sont des molécules de gaz enfermées dans des molécules d'eau. Dans la nature, les hydrates de gaz sont stables dans des conditions de température et de pression spécifique. Ils se trouvent généralement au fond des océans. À conditions normales, un mètre cube d'hydrates de gaz contient 160 mètres cubes de méthane. Un changement de température ou de pression entraîne la décomposition des hydrates de gaz et donc le rejet de grande quantité de méthane. Ces rejets ont des conséquences non négligeables sur le réchauffement climatique. Une autre découverte importante a été réalisée : le principal oxydant du méthane est une bactérie dévoreuse de méthane. Il s'agit d'une bactérie incolore sulfurique de la famille des Thioploca. Le docteur Tamara Ivanovna Zemskaya, du laboratoire de microbiologie de l'Institut de limnologie, travaille sur l'identification et la caractérisation de ces bactéries.
Cette expédition a également permis d'identifier de nouvelles espèces végétales et animales. L'attention a par exemple été portée sur une espèce d'éponge d'eau profonde, qui présente des caractéristiques morphologiques différentes de celles d'autres éponges d'eau douce. Des études sont notamment réalisées dans le laboratoire de chimie analytique bio-organique, dirigé par le professeur Sergei Ivanovich Belikov.

Un des quatre bateaux de la branche sibérienne de l'ASR

BE Russie 57 (23/12/2013)

Traduction et adaptation : Bastien