L'Arctique évolue rapidement, avec des saisons de neige plus courtes, une fonte du pergélisol et une diminution de la glace de mer qui ont un impact sur la Norvège et le monde, comme le souligne le rapport 2024 sur l'Arctique de la NOAA.
La Norvège se trouve aux portes de l’Arctique, une région qui joue un rôle essentiel dans l’évolution du climat mondial, des conditions météorologiques et des écosystèmes.

Même si l’Arctique peut sembler lointain pour beaucoup, sa transformation rapide a de profondes implications, tant pour ceux qui y habitent que pour les populations du monde entier.
Le rapport 2024 sur l'Arctique, publié en décembre par la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), une agence scientifique américaine, met en lumière les changements dramatiques qui se produisent dans la région.
Compilé par 97 scientifiques de 11 pays, le rapport décrit les défis auxquels sont confrontés la faune, les communautés et les écosystèmes de l'Arctique à mesure que le rythme des changements environnementaux s'accélère.
L’Arctique évolue plus rapidement que jamais
Au cours des deux dernières décennies, l’Arctique a subi une transformation stupéfiante.
Les saisons de neige sont désormais d’une à deux semaines plus courtes qu’auparavant, perturbant l’équilibre délicat des écosystèmes qui dépendent de changements saisonniers prévisibles.

Une saison de neige plus courte signifie également moins d’eau provenant de la fonte des neiges au printemps et en été, augmentant ainsi le risque de sécheresse dans certaines régions.
La glace de mer, un habitat crucial pour la faune arctique, s'est amincie et est devenue essentiellement saisonnière, un contraste frappant avec la glace plus épaisse et plus étendue des dernières décennies.
Des saisons de glace plus courtes exposent des surfaces océaniques sombres qui absorbent davantage de chaleur, intensifiant ainsi le réchauffement de l’air et des océans. Cette perturbation force les animaux dépendants de la glace à débarquer ou à subir des périodes de jeûne prolongées.
Il n'est pas surprenant que la saison de navigation dans l'Arctique s'allonge, avec un plus grand nombre de navires naviguant dans ces eaux autrefois inaccessibles.
Le rapport 2024 souligne qu’il s’agit de la deuxième année la plus chaude dans l’Arctique depuis le début des relevés en 1900, et de l’été le plus humide jamais enregistré.
Du puits de carbone à la source de carbone
Pendant des milliers d’années, la toundra arctique a agi comme un puits de carbone, absorbant le dioxyde de carbone de l’atmosphère et le stockant dans le sol gelé. Mais avec le dégel du pergélisol, ce système de stockage naturel s’effondre.
Lorsque le pergélisol fond, il libère du dioxyde de carbone et du méthane – de puissants gaz à effet de serre – dans l’atmosphère, alimentant ainsi le réchauffement climatique.

Les incendies de forêt dans l’Arctique deviennent également plus fréquents et plus intenses, libérant davantage de dioxyde de carbone. Ces changements signifient que la toundra arctique est passée d’un puits de carbone à une source de carbone, soulignant l’urgence de réduire les émissions mondiales.
Impacts régionaux et luttes contre la faune
Le rapport sur l'Arctique, qui couvre la période d'octobre à septembre de chaque année, montre que 2024 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée. Cependant, les habitants de l’Arctique sont souvent confrontés à des conditions météorologiques imprévisibles qui varient considérablement selon la région ou la saison.
Par exemple, alors que certaines parties de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie ont reçu plus de neige que d’habitude l’hiver dernier, l’Arctique canadien a connu sa saison de neige la plus courte en 26 ans. Perdre de la neige plus tôt peut réduire les réserves d’eau et augmenter le risque d’incendies de forêt.
L'été a été le troisième plus chaud jamais enregistré dans l'Arctique, avec des vagues de chaleur en Alaska et au Canada provoquant des températures record. Dans le même temps, la côte ouest du Groenland a connu un printemps et un été plus frais que la normale.
Même si la calotte glaciaire du Groenland a continué à perdre de la glace pour la 27e année consécutive, la perte a été moindre que ces dernières années. Ces extrêmes font qu’il est difficile pour les communautés arctiques de planifier et de s’adapter à un environnement en évolution rapide.
La faune arctique en ressent également les effets. Les phoques de glace, comme les phoques annelés et barbus, s'adaptent à l'évolution de leur régime alimentaire à mesure que le réchauffement des eaux réduit la disponibilité de la morue arctique, leur proie préférée.
Sur terre, les troupeaux de caribous diminuent en raison du changement climatique, de la perturbation de l'habitat et de l'activité humaine, ce qui suscite des inquiétudes chez les communautés autochtones qui en dépendent pour leur alimentation et leurs traditions culturelles.
La Norvège et l'Arctique
La Norvège entretient un lien unique avec l’Arctique. De l'archipel du Svalbard au nord du continent, l'économie, la culture et les écosystèmes du pays sont étroitement liés à cette région fragile.
Les changements dans l’Arctique contribuent également aux défis mondiaux, tels que l’élévation du niveau de la mer, les conditions météorologiques extrêmes et la pression sur les approvisionnements alimentaires.
À mesure que l'Arctique évolue, la Norvège a un rôle important à jouer en favorisant le développement durable et en soutenant les connaissances autochtones, qui ont joué un rôle essentiel dans l'adaptation aux conditions difficiles de la région pendant des siècles.
Il est temps d’agir
Le Bulletin de rendement de l’Arctique nous rappelle tristement que les impacts du changement climatique sont déjà là.
Les systèmes naturels qui contribuaient autrefois à atténuer le réchauffement climatique l’amplifient désormais. La coopération pour réduire les émissions, s’adapter aux conditions changeantes et renforcer la résilience est plus essentielle que jamais.
La Norvège, en tant que porte d’entrée vers l’Arctique, a l’occasion de montrer l’exemple, en défendant les efforts visant à protéger cette région unique et à atténuer les conséquences considérables de sa transformation.