Imaginez rentrer chez vous après des années de procédures, pensant enfin retrouver un peu de calme… et découvrir à la place une dette de 100 000 euros. Une somme faramineuse, déclenchée non pas par une mauvaise gestion ou une erreur bancaire, mais tout simplement… par des robinets laissés ouverts. C’est le parcours hors du commun qu’a vécu Selim, 82 ans, ancien commerçant et propriétaire d’un immeuble à Saint-Ouen.
Un immeuble envahi, un quotidien volé
Selim pensait couler des jours paisibles, profitant de la retraite bien méritée qu’il s’était construite au fil des années. Mais son immeuble, autrefois le fruit de toute une vie de travail, a été le théâtre d’un scénario digne d’un mauvais polar : occupation illégale, dégradation des lieux, et surtout, impuissance juridique face à la lenteur des procédures.
Dans son quartier, les langues se délient. Certains riverains évoquent d’autres cas similaires, avec des propriétés squattées, des plaintes déposées mais rarement suivies d’effet immédiat. Pour Selim, le constat était glaçant : matelas jonchant le sol, murs abîmés, ordures accumulées… L’atmosphère évoquait plus un terrain vague qu’un lieu de vie.

Une consommation d’eau surréaliste
Mais ce n’était là que la surface du problème. Car les squatteurs ne se sont pas contentés de s’installer : ils ont laissé les robinets ouverts jour et nuit, pendant des mois. Résultat ? Un immeuble littéralement transformé en piscine. Le technicien de Veolia, venu sur place, a même refusé d’entrer, évoquant un sol imbibé d’eau et la présence massive de nuisibles.
C’est une situation extrême, mais pas isolée. Les professionnels de l’immobilier alertent régulièrement sur les conséquences dramatiques d’une occupation illégale mal gérée. Selon la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM), des dégâts liés à l’eau peuvent entraîner non seulement des réparations coûteuses, mais aussi des frais annexes rarement couverts par les assurances.
Une addition salée et peu d’espoir de recours
Une fois les squatteurs expulsés – une procédure longue et éprouvante –, Selim découvre la facture : près de 100 000 euros à régler pour une eau qu’il n’a jamais utilisée. Et là, pas de miracle : ni l’assurance, ni les institutions classiques ne prennent en charge ce genre de sinistre.
Les assurances comme Axa, par exemple, excluent généralement les dégâts liés à une occupation illégale prolongée, considérant cela comme un cas non fortuit. Pour Selim, c’est une double peine : non seulement il a perdu l’usage de son bien pendant des années, mais il se retrouve désormais criblé de dettes.
@w9lachaine "Dans mon propre pays, je suis une SDF" 😖 Alfredo, délogeur de squatteurs, cherche la solution pour faire partir cette jeune femme qui occupe depuis 28 ans la maison de son oncle ! 🏡 📺 #SquatsEtConflits ♬ son original – w9officiel
Un cas d’école pour les propriétaires
Cette affaire met en lumière un problème structurel : le manque de moyens pour protéger efficacement les propriétaires face à ce type de situation. Pourtant, des outils existent. Des systèmes de surveillance connectée, des contrats juridiques bien ficelés, voire des alertes automatiques en cas de consommation anormale d’eau peuvent faire toute la différence.
De nombreuses voix, comme celle de l’Association des Propriétaires de France, appellent à une meilleure législation protectrice, mais aussi à une prise de conscience collective. Car aujourd’hui, une mésaventure comme celle de Selim peut, en réalité, arriver à n’importe qui.
Ce triste épisode nous rappelle que protéger son logement, ce n’est pas seulement installer une serrure solide ou souscrire une assurance. C’est aussi rester vigilant, se tenir informé, et parfois, se battre longtemps pour récupérer ce qui nous appartient.