Imaginez remporter le gros lot plus d’une dizaine de fois, non pas par hasard, mais grâce à un algorithme savamment élaboré. C’est l’exploit de Stefan Mandel, un mathématicien roumano-australien qui a transformé la chance en calcul.
Stratégie mathématique derrière les victoires

Plutôt que de laisser le hasard décider, Mandel a mis au point une technique de “condensation combinatoire” : acheter suffisamment de billets pour couvrir l’ensemble – ou du moins la meilleure partie – des combinaisons possibles. Pour financer cet achat massif, il a constitué un consortium d’investisseurs baptisé International Lotto Fund. En ciblant des tirages de loteries moins prisées, il a ainsi raflé quatorze gains, dont un jackpot de 27 millions de dollars et près de 900 000 $ de lots secondaires en 1992.
Conséquences légales du système de Mandel
Si son procédé n’était pas explicitement interdit, il a attiré l’attention des autorités américaines – FBI et CIA se sont penchés sur son cas. Face à l’ampleur du phénomène, le règlement des loteries a été revu : l’achat en masse de tickets et l’usage de systèmes informatiques pour générer des numéros ont été limités, empêchant la reproduction de sa méthode.
Impact financier et trajectoire de Mandel
Malgré ses gains faramineux, Mandel n’a pas connu un parcours sans embûches. Après sa dernière victoire, il a engagé de longues procédures judiciaires qui ont mis à mal ses finances, le poussant à déposer le bilan en 1995. Depuis, il a testé divers projets d’investissement, sans retrouver le même succès.
Aujourd’hui, retiré sur l’île de Vanuatu, il privilégie une discrétion totale. “J’aime prendre des risques calculés”, confie-t-il, loin des feux des projecteurs.
Un risque calculé qui fait date
L’aventure de Stefan Mandel illustre à quel point les mathématiques peuvent infléchir le cours du hasard. Mais elle rappelle aussi qu’une victoire, même répétée, n’est pas exempte de complications juridiques et financières. Sa leçon est limpide : connaître les mécanismes du jeu vaut parfois mieux que de se fier à la simple chance.