Les médias internationaux adorent parler du nombre de voitures électriques sur les routes norvégiennes. Mais comment exactement les voitures électriques en Norvège sont-elles devenues si populaires ? Jetons un coup d'œil à l'histoire complète.
La Norvège est leader mondial en matière d’adoption de voitures électriques, atteignant des niveaux de réussite inimaginables dans la plupart des autres pays.

Fin 2024, plus de 27 % des voitures immatriculées en Norvège étaient des véhicules électriques à batterie (BEV), et près de 89 % de toutes les voitures particulières neuves vendues cette année-là étaient entièrement électriques.
Cette transition remarquable est le résultat de politiques à long terme, d’incitations financières et d’un engagement fort en faveur du transport durable.
Nous explorons ici comment la Norvège est devenue un leader mondial dans le domaine des véhicules électriques (VE), l'état actuel du marché et ce que l'avenir nous réserve.
La révolution électrique en Norvège
La fascination des Norvégiens pour les voitures électriques n’est pas une tendance passagère. Il s’agit d’une révolution soigneusement orchestrée qui a débuté au début des années 1990.
Les gouvernements successifs ont mis en œuvre une série de mesures pour rendre les véhicules zéro émission non seulement viables mais aussi attractifs pour les consommateurs. En fait, cela va bien au-delà des véhicules électriques. La Norvège veut électrifier les voyages, point final.
Les réalisations de la Norvège sont uniques, non pas parce que les Norvégiens sont intrinsèquement plus soucieux de l'environnement que les autres, mais grâce à des politiques fortes et cohérentes et à une vision à long terme.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2024, 88,9 % des voitures particulières neuves vendues étaient entièrement électriques, contre 82,4 % en 2023. Il s'agit d'une hausse constante, battant chaque année des records.

À titre de comparaison, seulement 20 % des immatriculations de voitures neuves au Royaume-Uni en 2024 étaient des véhicules électriques, et seulement 8 % aux États-Unis.
Pourquoi la Norvège est leader mondial en matière de voitures électriques
La réussite de la Norvège en matière de véhicules électriques remonte à ses politiques fiscales, introduites pour la première fois au début des années 1990.
À cette époque, le gouvernement norvégien a commencé à supprimer les taxes à l’importation et les frais d’achat pour les véhicules électriques (VE), marquant le début d’un engagement à long terme en faveur d’une mobilité zéro émission.
Le principe du « pollueur-payeur » sous-tend le système norvégien de taxation des véhicules, selon lequel les véhicules ayant des émissions plus élevées sont confrontés à des taxes à l'achat nettement plus élevées. En revanche, les véhicules zéro émission ont bénéficié d’exonérations totales de ces taxes pendant des décennies, ce qui en fait un choix financièrement intéressant.
Depuis 2001, les véhicules électriques ont également été exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 25 %, une économie considérable compte tenu des prix des voitures traditionnellement élevés en Norvège. Ces premières mesures ont été renforcées par d’autres incitations financières, telles que l’accès gratuit aux routes à péage et aux ferries, et des exonérations des taxes routières annuelles.
Au fil du temps, des avantages non financiers comme l’accès aux voies réservées aux autobus et le stationnement municipal gratuit dans les centres urbains ont encouragé davantage l’adoption des véhicules électriques.
Même avec des ajustements récents, tels que l'introduction de la TVA sur la partie du prix d'un VE dépassant 500 000 NOK et une petite taxe d'achat basée sur le poids du véhicule, les VE restent bien plus abordables que leurs homologues essence ou diesel.
De plus, les autorités locales limitent les frais de péage routier pour les véhicules électriques à 70 % de ce que paient les véhicules ICE, tandis que les tarifs des ferries pour les véhicules électriques sont plafonnés à 50 % des tarifs standard.
Ensemble, ces incitations ont créé un environnement dans lequel l’achat d’un véhicule électrique n’est pas seulement un choix respectueux de l’environnement, mais également économiquement rationnel.

Au fil du temps, ce qui a commencé comme un marché de niche s'est transformé en un écosystème dans lequel les véhicules électriques ne constituent pas simplement une alternative mais le choix par défaut pour de nombreux Norvégiens.
L’objectif zéro émission pour 2025
La Norvège est sur le point de franchir une étape historique : d’ici 2025, toutes les voitures neuves vendues dans le pays devraient être des véhicules zéro émission. Cet objectif ambitieux et non contraignant a été introduit pour la première fois en 2017 et a depuis influencé à la fois le comportement politique et le comportement du marché.
Fin 2024, près de 30 % de toutes les voitures circulant sur les routes norvégiennes étaient entièrement électriques et, avec la trajectoire actuelle, l’objectif de 2025 est tout à fait à portée de main.
Contrairement à d'autres pays poursuivant des objectifs similaires, l'approche de la Norvège a été une approche d'incitation progressive plutôt que d'interdiction pure et simple. La stratégie a obtenu le soutien du public, car les consommateurs se sentent encouragés plutôt que contraints. Cette approche nuancée a été essentielle au succès du programme.
Comment les voitures électriques ont changé en Norvège
Le marché norvégien des véhicules électriques a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. Les premiers utilisateurs ont privilégié les modèles compacts et abordables comme la Nissan Leaf.
Aujourd'hui, les marques de luxe et les modèles longue portée dominent le marché, la Tesla Model Y étant en tête des ventes en 2024, suivie de la Tesla Model 3 et de la Volvo EX30.
Les infrastructures ont évolué parallèlement aux préférences des consommateurs. Au début des années 2010, les inquiétudes concernant les infrastructures de recharge constituaient un obstacle pour de nombreux acheteurs potentiels.
Depuis lors, la Norvège a mis en place un réseau de recharge complet. En 2022, il existait plus de 5 600 bornes de recharge rapide, avec une capacité suffisante pour recharger plus de 27 000 voitures simultanément. Toutes les grandes autoroutes disposent désormais de bornes de recharge rapide, ce qui facilite les déplacements longue distance.
De plus, la législation a soutenu les propriétaires de véhicules électriques vivant dans des immeubles d’habitation, en leur accordant le droit d’installer des installations de recharge à domicile. Cela a résolu un défi important auquel sont confrontés les résidents urbains, en garantissant que la commodité de posséder un VE s’étende à toutes les situations de vie.
Conduire et recharger en Norvège
Recharger un véhicule électrique en Norvège est désormais plus facile que jamais. Si vous n'en avez jamais conduit, consultez notre guide complet sur la conduite d'une voiture électrique en Norvège.
La plupart des propriétaires comptent sur la recharge à domicile, mais l'option de recharge rapide est disponible dans tout le pays pour les longs trajets. Les bornes de recharge rapides publiques sont stratégiquement situées le long des autoroutes, dans les centres commerciaux et même dans les anciennes stations-service.

D’ici 2024, de nombreuses pompes à carburant avaient été remplacées par des chargeurs rapides, et des entreprises comme Circle K prédisent que d’ici quelques années, leurs bornes de recharge seront plus nombreuses que les pompes à essence.
Les coûts de recharge en Norvège sont compétitifs. Même si la recharge à domicile reste l’option la plus abordable, les chargeurs rapides sont pratiques pour ceux qui sont en déplacement. Les consommateurs sont généralement prêts à payer plus cher pour la rapidité et l’accessibilité des bornes de recharge publiques, notamment lors des longs trajets.
L'hiver présente certains défis, car le temps froid peut réduire l'autonomie de la batterie jusqu'à 20 %. Cependant, le vaste réseau de recharge atténue ce problème et les conducteurs se sont adaptés en rechargeant plus fréquemment.
Impact environnemental et économique
L'engagement de la Norvège en faveur de la mobilité électrique a eu d'importants avantages environnementaux. La dépendance du pays à l'hydroélectricité renouvelable pour ses besoins énergétiques nationaux garantit que son parc de véhicules électriques est parmi les plus propres au monde.
Contrairement aux pays qui dépendent du charbon ou du gaz naturel pour l'électricité, les véhicules électriques norvégiens contribuent véritablement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Sur le plan économique, la transition a été soutenue par la redistribution des recettes fiscales. Les taxes élevées sur les véhicules polluants ont contribué à financer les incitations aux véhicules électriques, maintenant ainsi les niveaux de revenus globaux. Ce modèle démontre que de telles transitions peuvent être financièrement viables lorsqu’elles sont conçues de manière réfléchie.
L'avenir des voitures électriques en Norvège
À l’avenir, le marché norvégien des véhicules électriques devrait encore croître. Des innovations telles que les avions électriques se profilent déjà à l’horizon, l’opérateur aéroportuaire public Avinor explorant leur viabilité pour les liaisons intérieures court-courriers d’ici 2040.
L'engagement du gouvernement en faveur de transports publics à zéro émission d'ici 2025, y compris les bus urbains, souligne encore davantage l'engagement de la Norvège en faveur de la mobilité durable.
À mesure que le marché mûrit, de nouveaux défis apparaîtront. Par exemple, la réintroduction de taxes partielles sur les véhicules électriques pourrait mettre à l’épreuve la demande des consommateurs. Cependant, avec un large soutien du public et une infrastructure de recharge bien établie, l’avenir reste prometteur.
Des leçons pour le monde
L'expérience de la Norvège offre de précieuses leçons aux autres pays. Premièrement, des politiques à long terme et prévisibles sont essentielles. En encourageant progressivement les véhicules électriques tout en pénalisant les véhicules à fortes émissions, la Norvège a créé un marché où les consommateurs se sentent encouragés à faire des choix respectueux de l'environnement.
Deuxièmement, les investissements dans les infrastructures doivent aller de pair avec des incitations. Le vaste réseau de recharge norvégien garantit que la possession d'un véhicule électrique est pratique pour tous, que ce soit dans les centres urbains ou dans les zones rurales isolées.
Enfin, l’acceptation du public dépend de l’offre d’options plutôt que de mandats. L'approche norvégienne consistant à encourager plutôt qu'à interdire les véhicules ICE a évité des réactions négatives et favorisé une adoption généralisée.
En rendant les véhicules électriques abordables, pratiques et attrayants, le pays a atteint un niveau d’adoption auquel le reste du monde ne peut qu’aspirer. Alors que l’objectif zéro émission d’ici 2025 est à portée de main, la Norvège continue d’établir la norme en matière de transport durable, prouvant qu’un avenir plus vert est non seulement possible, mais réalisable.
Conduisez-vous une voiture électrique en Norvège ou envisagez-vous d’en acheter une ? J'aimerais entendre vos pensées et vos expériences dans les commentaires.