Après avoir exercé comme infirmière toute ma vie, voici le montant de ma retraite aujourd’hui

Pendant plus de 40 ans, Jeanne a exercé le métier d’infirmière avec passion et engagement. D’abord en service général, puis en bloc opératoire, elle a consacré sa carrière à la fonction publique hospitalière. Mais comme de nombreux soignants, elle a dû faire face à des conditions de travail éprouvantes : horaires décalés, manque de personnel, pression constante… Un rythme intense qui, avec les années, a fini par peser.

« À la fin, je n’avais plus le goût du travail. J’adorais mon métier, mais la fatigue et le stress devenaient trop lourds », confie Jeanne, qui a pris sa retraite à 62 ans et 3 mois, après avoir validé 169 trimestres.

Un salaire en fin de carrière bien optimisé

Comme infirmière hospitalière, Jeanne cotisait principalement à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL), avec un complément via le Régime additionnel de la fonction publique (RAFP). Grâce à sa spécialisation en infirmière de bloc opératoire (IBODE) et son ancienneté, elle percevait un salaire relativement confortable en fin de carrière.

🔹 Salaire brut mensuel en fin de carrière : 3 600 euros
🔹 Revenu net mensuel : 2 880 euros
🔹 Primes mensuelles cumulées (Ségur, engagement collectif, Veil, prime de Noël…) : environ 400 à 500 euros

Avec un revenu moyen de 3 380 euros nets par mois, elle et son mari, employé administratif dans le privé, ont pu rembourser leur maison, voyager et aider leurs enfants.

Une pension de retraite en forte baisse

Comme de nombreux fonctionnaires hospitaliers, Jeanne a eu un choc en découvrant le montant de sa pension. « Quand j’ai fait la simulation, j’ai eu l’impression de tomber de haut », raconte-t-elle. Pourquoi ? Parce que les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite de base.

Ainsi, au moment de partir en novembre 2024, son revenu a chuté de 800 euros par mois. Aujourd’hui, elle perçoit environ 2 000 euros nets mensuels.

Un bilan entre satisfaction et prudence

Malgré cette baisse de revenus, Jeanne estime s’en sortir plutôt bien, notamment grâce à son choix de se spécialiser qui lui a permis d’augmenter son salaire au bon moment.

« J’ai pu épargner et m’assurer une certaine stabilité. Mais je comprends pourquoi certains collègues se sentent pris au piège à la retraite », souligne-t-elle.

Son témoignage met en lumière une réalité souvent méconnue des soignants : la retraite des infirmières fonctionnaires peut être bien inférieure à leur dernier salaire. Une donnée essentielle à anticiper pour ceux qui, comme Jeanne, veulent préparer sereinement leur avenir.