Dans une décision controversée, le parlement norvégien a soutenu des projets d’exploitation minière en haute mer dans l’Arctique, suscitant une inquiétude généralisée parmi les environnementalistes et les observateurs internationaux.
Le pays, connu comme le plus grand producteur de pétrole d’Europe occidentale, vise désormais à devenir le premier au monde à mener des activités minières en haute mer à une échelle commerciale.
La décision, soutenue par une coalition de partis politiques norvégiens comprenant Høyre (Conservateur), Ap (Travail), Sp (Centre) et FrP (Progrès), est considérée comme une étape cruciale dans la sécurisation des minéraux essentiels à la transition mondiale vers des industries vertes. .
Ces minéraux, essentiels à la fabrication de batteries électriques, d’éoliennes et d’autres technologies renouvelables, sont abondants dans les fonds marins des mers de Norvège et du Groenland.
Bård Ludvig Thorheim de Høyre a souligné la nécessité de ces minéraux pour les industries renouvelables, déclarant que la décision constitue « une contribution importante au niveau international ».
Le gouvernement a présenté cette proposition comme une tentative responsable visant à réduire la dépendance à l’égard de la Chine pour les minéraux cruciaux de l’industrie verte.
Opposition environnementale
Cependant, cette décision a fait l’objet de nombreuses critiques. La direction norvégienne de l’environnement s’est opposée à ces projets, invoquant un manque de connaissances suffisantes sur l’impact environnemental de l’exploitation minière en haute mer.
Les organisations environnementales, notamment le Fonds mondial mondial (WWF) et Greenpeace, ont exprimé de graves inquiétudes. Karoline Andaur, directrice générale du WWF Norvège, a qualifié cette décision de « plus grande honte dans la gestion norvégienne des océans des temps modernes ».
Les critiques affirment que les conséquences environnementales de l’exploitation minière en haute mer sont inconnues mais qu’elles sont susceptibles de causer des dommages irréversibles aux écosystèmes marins fragiles.
La zone proposée à l’exploration, couvrant environ 281 000 kilomètres carrés, est également géopolitiquement sensible, étant proche du Svalbard et contestée par la Russie, l’UE et le Royaume-Uni.
Procéder « avec prudence »
Malgré l’opposition, le gouvernement norvégien insiste pour procéder avec prudence. Marianne Sivertsen Næss (Ap) assure que la phase d’exploration se concentrera sur la collecte de connaissances sur l’environnement, les écosystèmes et l’état des fonds marins.
« Nous souhaitons garantir que l’extraction minière soit rentable, durable et responsable », a déclaré Næss lors d’une conférence de presse.
La proposition a également trouvé le soutien de l’industrie pétrolière et gazière offshore norvégienne, qui considère l’exploitation minière en haute mer comme une source potentielle d’emplois alternatifs.
Pourtant, les défenseurs de l’environnement et les membres de la SV (Gauche socialiste), comme Lars Haltbrekken, restent profondément préoccupés. « Nous risquons de détruire d’énormes valeurs naturelles pour un profit incertain », a déclaré Haltbrekken, reflétant les sentiments de nombreuses personnes opposées au projet.
Alors que la Norvège franchit cette étape importante vers l’exploitation minière en haute mer, elle se retrouve à l’avant-garde d’un débat mondial sur l’équilibre entre les exigences des industries vertes et la préservation des environnements marins.