Les îles isolées de l'Arctique que la Norvège cherche désespérément à conserver

La Norvège envisage d’accroître son contrôle des infrastructures sur les îles arctiques isolées du Svalbard.

Le gouvernement norvégien a annoncé la nouvelle vendredi alors que les problèmes de sécurité et le changement climatique ont un impact sur l'archipel.

La nation nordique craint depuis longtemps que les tensions entre la Russie et l’Occident ne se propagent à ce vaste avant-poste en raison de sa position stratégique et de son intérêt croissant pour les précieuses routes pétrolières, gazières et maritimes de l’Arctique.

Situé à environ 700 km (435 miles) au nord du continent européen, le Svalbard est régi par un traité de 1920 accordant la souveraineté à la Norvège mais permettant aux citoyens des États signataires de s'y installer sans visa norvégien.

Environ 60 % des 3 000 habitants du Svalbard sont norvégiens, le reste étant originaire de pays très divers, notamment de Russie, qui exploite une mine de charbon dans la ville de Barentsburg, où vivent quelque 400 personnes.

« Nous voulons renforcer le contrôle national et développer la présence norvégienne sur le groupe d'îles », a déclaré la ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Emilie Enger Mehl, dans un communiqué présentant sa stratégie actualisée pour le Svalbard.

Le Svalbard est une partie importante de la Norvège, et le gouvernement souhaite garantir la propriété norvégienne d'infrastructures et de propriétés importantes là-bas, ainsi que renforcer la sécurité de l'approvisionnement énergétique, a-t-elle ajouté.

Carte du Svalbard :

Dans ce dernier cas, l'État norvégien assumerait davantage de responsabilités dans l'approvisionnement énergétique de Longyearbyen, la plus grande ville du Svalbard, précise le communiqué.

Depuis la précédente mise à jour de la stratégie en 2016, le Svalbard a subi des changements massifs, a déclaré le gouvernement.

La population s'est accrue et diversifiée et le tourisme s'est développé.

« En outre, la situation en matière de politique de sécurité, tant à l'échelle mondiale que dans nos régions immédiates, se caractérise par une plus grande gravité et une plus grande imprévisibilité que lors de la présentation du précédent rapport sur le Svalbard », indique le texte.

Un ours polaire et un renard arctique empaillés sont vus au bâtiment de service et à la cantine de Kings Bay AS.
Un ours polaire et un renard arctique empaillés sont vus au bâtiment de service et à la cantine de Kings Bay AS. (Reuters)

Limiter l’impact du changement climatique est également un facteur clé, le gouvernement exprimant également sa volonté de limiter la croissance démographique ainsi que le tourisme des navires de croisière.

Les températures dans la région polaire se réchauffent quatre fois plus vite que dans le reste du monde, ce qui constitue un risque pour l'habitat des ours polaires, des rennes et d'autres espèces arctiques du Svalbard. Les glaciers couvrent plus de 60 % du territoire de l'archipel.

Le mois dernier, un touriste visitant le Svalbard a été condamné à une amende de plus de 1 100 dollars (900 £) pour s'être trop rapproché d'un morse. Il est illégal d'approcher la faune sauvage du Svalbard d'une manière qui la dérange.