Lidl sanctionné : ce que vous devez savoir sur cette affaire qui secoue l’enseigne

L’image de l’Italie, ses collines verdoyantes et ses champs de blé dorés… Un cliché savoureux qu’on retrouve jusque dans nos assiettes. Mais quand les apparences trompent, c’est parfois le portefeuille qui en paie le prix. Lidl, géant du discount, se retrouve aujourd’hui au cœur d’un bras de fer judiciaire où packaging, marketing et transparence ne font pas bon ménage.

Des pâtes au goût amer pour Lidl

Dans cette affaire qui remue les linéaires de supermarchés, tout commence par une belle promesse : des pâtes estampillées « fabriquées en Italie« , sous des marques bien connues des clients de Lidl – Italiamo et Combino. Des noms évocateurs, des visuels soignés, et surtout cette inscription « Passione italiana » qui fait mouche. Mais voilà, derrière cette jolie façade se cache une réalité plus nuancée… et juridiquement délicate.

Sur les emballages, l’Italie est partout. Ou presque. Car en retournant les paquets, en tout petits caractères, on découvre que le blé utilisé n’est pas exclusivement italien. Il est cultivé « en Union européenne et hors UE », autrement dit un joyeux mélange sans frontière définie. Un détail ? Pas pour l’Autorité italienne de la concurrence, qui estime que ce flou marketing relève d’une pratique trompeuse.

pâtes italiennes

Une sanction salée pour un manque de clarté

Lidl, visiblement peu enclin à changer son étiquetage, a tenté de défendre sa position : 40 % du blé viendrait bien d’Italie, selon l’enseigne. Une précision qui n’a pas suffi à convaincre le Tribunal Administratif régional du Latium, saisi en recours. Résultat : une amende d’un million d’euros infligée en 2023, confirmée début 2025.

D’autres marques, comme De Cecco ou Auchan, confrontées à des reproches similaires, ont pris les devants : elles ont ajusté leur communication pour lever toute ambiguïté. Lidl, lui, s’est contenté de retirer le drapeau italien de certains de ses paquets… tout en le maintenant sur d’autres produits de la gamme Italiamo. Une stratégie minimaliste qui n’a pas convaincu les juges italiens.

Une transparence qui devient obligatoire

Cette décision résonne comme un avertissement pour l’ensemble du secteur. L’Autorité de la concurrence italienne ne compte pas s’arrêter là. Elle souhaite désormais que l’origine du blé soit indiquée clairement, dès la face avant de l’emballage, une exigence qui devrait devenir obligatoire d’ici décembre 2025 en Italie. Un pas vers plus de lisibilité pour le consommateur, souvent noyé dans les mentions légales microscopiques.

Ce genre de mésaventure montre à quel point l’origine des produits est un sujet sensible, à la fois pour des raisons culturelles, économiques et éthiques. Car pour le consommateur, choisir un paquet de pâtes « italiennes », ce n’est pas seulement un acte d’achat, c’est souvent un choix de qualité, voire un geste de soutien à une agriculture perçue comme traditionnelle.

À lire entre les lignes (et les étiquettes)

Ce qui semblait une simple affaire de packaging s’est transformé en affaire de confiance. Et cela vaut bien au-delà de Lidl. Cette polémique invite chacun à reconsidérer ce que signifie réellement « fabriqué en » – une mention parfois plus marketing que géographique. Pour éviter les déconvenues, mieux vaut lire avec attention les mentions obligatoires, aussi discrètes soient-elles.

Moralité ? Même les pâtes peuvent coûter cher… surtout quand le marketing se prend les pieds dans le plat.