Quelles nationalités sont confrontées à la discrimination en matière de candidature à un emploi en Norvège ?

C'est quelque chose qui est souvent mentionné par les étrangers en Norvège. Une nouvelle étude met en lumière la vérité sur la discrimination en Norvège lors du processus de candidature à un emploi.

La Norvège est souvent célébrée pour ses idéaux égalitaires, mais une étude récente révèle les défis liés à la réalisation de ces valeurs. La discrimination sur le marché du travail norvégien reste un problème urgent, en particulier pour les personnes issues de minorités ethniques.

Foule à l’Opéra d’Oslo.

Une nouvelle étude publiée dans le Journal norvégien de recherche sociale souligne à quel point les demandeurs d'emploi portant des noms étrangers sont confrontés à des préjugés lorsqu'ils postulent à un emploi.

Les résultats sont à la fois frappants et décourageants, offrant une perspective importante sur la manière dont les inégalités systémiques fonctionnent au sein d’une société fière d’équité. Si vous recherchez des offres d'emploi en Norvège, c'est une lecture incontournable.

Discrimination par nom et par région

L'étude a utilisé une méthode expérimentale, envoyant 2 779 candidatures fictives à des offres d'emploi réelles en Norvège entre 2016 et 2018.

Bien que tous les candidats possédaient des qualifications similaires, leurs noms ont été sélectionnés pour refléter différentes origines ethniques, et une phrase dans la lettre d'accompagnement indiquait leur pays d'origine. Les résultats ont été révélateurs :

Travaux d'ingénierie dans les montagnes norvégiennes.

Les demandeurs d’emploi dont les noms sont associés au Moyen-Orient, à l’Afrique et à l’Asie du Sud sont confrontés aux niveaux de discrimination les plus élevés. Cela inclut les candidats de pays tels que le Pakistan, la Somalie, l'Inde et l'Irak.

Les candidats d'Europe, des États-Unis et de Russie subissent moins de discrimination, bien que toujours plus que ceux portant des noms norvégiens traditionnels.

Les candidats d’Asie du Sud-Est et de l’Est, comme ceux de Chine, du Japon et du Vietnam, sont confrontés à des niveaux de discrimination similaires à ceux des Européens et des Américains.

Dans l’ensemble, les candidats portant des noms à consonance étrangère étaient 32 % moins susceptibles d’être invités à un entretien que ceux portant des noms norvégiens.

Un reflet de hiérarchies sociales plus larges

La recherche suggère que ces disparités révèlent une « hiérarchie ethnique » dans la société norvégienne, où les individus sont classés en fonction de facteurs tels que leur pays d’origine, leur religion et leur sexe.

Selon le chercheur principal, Arnfinn Midtbøen de l'Université d'Oslo, ces résultats s'alignent sur les tendances mondiales mais soulignent également une dynamique proprement norvégienne.

L’étude n’a également révélé aucune différence significative dans le niveau de discrimination auquel sont confrontés les immigrants de première génération par rapport à ceux nés en Norvège de parents immigrés.

Cela suggère que les préjugés ne sont pas uniquement dirigés contre les nouveaux arrivants mais s’étendent à leurs descendants, remettant en question les notions d’intégration et d’inclusion.

Pourquoi c'est important

L'engagement de la Norvège en faveur de l'égalité est au cœur de son identité nationale, mais ces résultats révèlent un écart entre les idéaux et la réalité. Comme l’a déclaré Jon Rogstad, chercheur à OsloMet, dans Science Norvège, « il existe encore une sorte de perception innocente de la Norvège ».

Rogstad a poursuivi en expliquant que même si le pays est fier de son équité, des barrières systémiques persistent, limitant les opportunités pour les groupes minoritaires de démontrer leurs compétences et capacités.

Malgré des décennies de politiques et de lois anti-discrimination, le niveau de préjugés sur le marché du travail est resté largement inchangé. Les chercheurs affirment que les stratégies actuelles pourraient nécessiter une refonte complète.

Même si les taux d’emploi des immigrants ont augmenté, cela pourrait être dû davantage à des pénuries de main-d’œuvre qu’à de véritables changements dans l’attitude des employeurs.

L’étude souligne l’importance d’aborder ces questions de manière globale. La discrimination sur le marché du travail reflète des inégalités sociétales plus larges, s'étendant à des domaines tels que les soins de santé, l'éducation et l'application de la loi.

Pour ceux qui souhaitent vivre et travailler en Norvège, cette étude sert de rappel des défis qui peuvent survenir. Cependant, cela ouvre également d’importantes discussions sur ce que la Norvège peut faire pour améliorer ses systèmes et ses pratiques.

Reconnaître ces problèmes est la première étape vers le changement, et les recherches en cours jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation et la responsabilisation.