Une découverte en Islande relance le rêve d’une énergie quasi infinie

L’innovation technologique combinée à la durabilité environnementale pourrait bien redéfinir notre façon de produire et de consommer l’énergie. Une équipe de chercheurs de l’Université de Delft, en collaboration avec des experts en énergie géothermique, fait aujourd’hui revivre une invention de Thomas Edison, datant de plus d’un siècle : la batterie nickel-fer. À l’origine conçue pour les véhicules électriques, cette technologie trouve aujourd’hui une nouvelle application dans la production d’hydrogène vert, une avancée qui pourrait révolutionner le secteur de l’énergie durable.

Le projet révolutionnaire : Krafla Magma Testbed

Le Krafla Magma Testbed (KMT) en Islande marque un tournant dans la recherche géothermique. Initié en 2017, ce projet ambitieux consiste à forer un tunnel dans le volcan Krafla pour accéder à sa chambre magmatique. Cette approche innovante permettra aux chercheurs d’extraire des échantillons de magma afin d’étudier non seulement les phénomènes volcaniques mais aussi d’optimiser l’extraction de l’énergie géothermique. Le projet se déploiera en plusieurs étapes, avec la première phase de forage prévue pour 2026 et la suivante en 2028. Ces efforts pourraient ainsi ouvrir de nouvelles perspectives pour l’utilisation de cette source d’énergie propre et abondante.

L’énergie géothermique : un potentiel encore sous-exploité

L’énergie géothermique est une alternative durable aux énergies fossiles. Elle exploite la chaleur interne de la Terre, ce qui permet de produire de l’électricité ou du chauffage à partir des températures élevées à des profondeurs importantes. Des pays comme l’Islande et le Japon, bénéficiant d’une activité volcanique intense, sont particulièrement bien positionnés pour tirer profit de cette ressource naturelle. Pourtant, son déploiement à grande échelle nécessite des avancées technologiques, notamment en matière de matériaux capables de résister à des températures extrêmes pouvant dépasser les 900°C.

Les défis technologiques et scientifiques

Extraire l’énergie géothermique à haute température, comme prévu dans le cadre du projet KMT, n’est pas sans défis. Le forage d’une chambre magmatique nécessite des technologies de pointe et une compréhension approfondie des processus géologiques et thermiques. Le développement de matériaux résistants et de capteurs spécialisés sera essentiel pour garantir la réussite de ces projets. Si ces défis sont surmontés, la production d’énergie renouvelable pourrait connaître une avancée majeure, contribuant à réduire drastiquement les émissions de CO2 et à lutter contre le changement climatique.

L’Islande, pionnière dans l’utilisation de l’énergie géothermique

L’Islande, surnommée la terre de feu et de glace, est déjà un modèle en matière d’énergie géothermique, qui couvre plus de 70% de ses besoins énergétiques. À Reykjavík, l’énergie géothermique est utilisée pour le chauffage urbain, ce qui démontre l’efficacité de cette technologie à grande échelle. La crise pétrolière de 1973 a accéléré la transition énergétique de l’île, la positionnant aujourd’hui comme un exemple à suivre en matière de durabilité énergétique.

Une révolution énergétique à l’échelle mondiale

D’autres pays explorent également le potentiel de la géothermie, comme le Japon, le Chili, et certaines régions d’Espagne, comme les Îles Canaries. Ces initiatives, bien qu’encore limitées dans certaines régions, ont un potentiel considérable pour participer à la transition énergétique mondiale. Elles permettent de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et d’améliorer la durabilité environnementale.

Le futur du Battolyser : perspectives et déploiement

Le Battolyser, une innovation combinant batterie et électrolyseur, constitue un autre élément clé de cette révolution énergétique. Alimenté par des sources renouvelables telles que le solaire ou l’éolien, le Battolyser peut stocker de l’énergie et produire de l’hydrogène vert. Ce système est particulièrement efficace grâce à son efficacité de 85%, et utilise des matériaux peu coûteux et abondants, ce qui rend la production d’hydrogène plus accessible.

Battolyser Systems prévoit de démontrer la faisabilité du système avec un module de 2,5 MW dans l’année à venir, suivi d’un système de 5 MW d’ici 2025. En 2026, l’entreprise espère installer des systèmes à grande échelle, jusqu’à 500 MW, propulsant ainsi l’adoption de l’hydrogène vert en Europe.

Les avantages multiples du système

Outre la production d’hydrogène, le Battolyser offre une solution de stockage d’énergie très performante. Cela permet de stocker l’énergie produite pendant les périodes de forte production d’énergie renouvelable et de la réutiliser lors des pics de demande. Le système crée également de nouvelles opportunités économiques, en permettant la revente de l’énergie stockée pendant les périodes de haute demande.

Conclusion

La redécouverte et la modernisation de la batterie nickel-fer par les chercheurs de Delft marque une avancée significative vers un futur énergétique durable. Le Battolyser, avec sa capacité à produire de l’hydrogène vert et à stocker de l’énergie, pourrait transformer le paysage énergétique mondial. Cette innovation pourrait également jouer un rôle central dans la lutte contre les défis climatiques, en prouvant que les solutions du passé peuvent être réinventées pour répondre aux besoins du futur.