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Confrontation Russie/États-Unis dans les étendues de l'Arctique ?

Les nouvelles du Svalbard, Octobre 2015

À l'exception des États-Unis, non-signataires de la convention sur le droit de la mer, la Norvège, le Danemark, le Canada et la Russie ont tous formulé une requête d'extension de leur zone économique exclusive (ZEE), afin de mettre la main sur une partie de l'océan Arctique. Derrière, les enjeux énergétique et économique sont considérables. On relève que l'océan Arctique abrite 30 % des réserves mondiales de gaz naturel et 13 % de celles du pétrole. Le gouvernement russe estime à 4,9 milliards de tonnes d'hydrocarbures les réserves auxquelles il aurait accès si l'ONU accédait à sa requête. La fonte de la banquise libérant une part grandissante de l'océan, il devient possible d'y exploiter les immenses réserves d'énergies fossiles. En outre, la fonte des glaciers pourrait ouvrir de nouvelles routes maritimes pour le commerce pendant l'été dès 2050, selon certaines études scientifiques.
Les revendications de Moscou s'étendent jusqu'au pôle Nord et comprennent une partie de la dorsale de Lomonossov, également revendiquée par le Danemark et le Canada, ainsi que celle de Mendeleïev, considérée par la Russie comme étant partie intégrante du continent eurasiatique. Si la demande de la Russie était reconnue comme légitime, elle lui donnerait potentiellement l'accès à des réserves d'hydrocarbures d'un total de 4,9 milliards de tonnes, selon le gouvernement russe. Depuis plusieurs années, sous l'impulsion de Vladimir Poutine, la Russie s'est lancée dans une vaste militarisation du pôle Nord. Moscou déploie de manière permanente des unités dans la région, la survole régulièrement et elle est pour l'instant la puissance la plus présente. En outre, la doctrine navale signée fin juin par le Président russe définit l'Arctique comme la zone prioritaire où investir. Ses bombardiers nucléaires patrouillent régulièrement le ciel de la région polaire et une dizaine de nouveaux aérodromes militaires doivent être opérationnels dès 2016, ainsi que des stations radars et des batteries de missiles anti-aériens.
À la suite de quoi, le Président américain a annoncé début septembre que les États-Unis allaient eux aussi se concentrer sur l'Arctique et déployer des moyens conséquents pour accélérer son développement. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré espérer un examen rapide de la demande russe par l'ONU, d'ici l'automne 2015, arguant du fait que la Russie revendique cette zone depuis 2001. La décision de la Commission est attendue au début de l'année 2016.

Source : Le Matin / Monde / 27/09/2015