La Maison blanche a présenté hier un plan visant à améliorer la sûreté du transport maritime et de l'exploitation économique de l'Arctique, où la navigation et l'industrie minière sont appelées à se développer à mesure que le climat se réchauffe et que les glaces fondent. Le plan de l'exécutif américain a été rendu public le jour même où Royal Dutch Shell annonçait qu'il renonçait à des forages prévus cette année au large de l'Alaska, à la suite d'une série de déboires coûteux survenus dans des conditions climatiques extrêmes.
Le département américain de la Défense sera chargé de conduire des efforts pour prévoir les conditions météorologiques et l'état des glaces, en lançant un satellite dévolu à cette mission et en améliorant les méthodes analytiques actuelles. Dans le même temps, le département du Commerce assurera la coordination des études et de la cartographie des eaux de l'Arctique, afin de faciliter la navigation et d'améliorer l'adaptation aux changements climatiques dans les communautés côtières. "Notre priorité numéro un consiste à protéger les Américains, notre territoire souverain et nos droits ainsi que les ressources naturelles, de même que les autres intérêts des États-Unis", stipule ce plan, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale pour l'Arctique que le président Barack Obama avait dévoilée en mai dernier. De plus, le département d'État aura pour mission de trouver un accord avec le Canada sur les eaux de la mer de Beaufort, et le département de la Sécurité intérieure devra coordonner les travaux sur la mise au point d'un code international destiné aux navires amenés à circuler dans les eaux polaires.
Selon le contre-amiral Jon White, océanographe de l'US Navy, si la tendance actuelle se maintient, les eaux du détroit de Béring devraient rester libres de glace 160 jours par an à l'horizon 2020. À long terme, au-delà de 2030, les voies maritimes du Grand Nord devraient rester navigables plus longtemps encore, ce qui entraînera un développement du trafic maritime durant les mois d'été. L'amiral Jonathan Greenert, chef des opérations navales de l'US Navy, déclarait lors d'une récente conférence que les glaces de l'Arctique fondaient plus vite qu'on ne le prévoyait il y a quatre ans encore, lorsque l'US Navy avait publié sa première "feuille de route" sur cette région.
Source : CNRS / recherches arctiques/ 11/02/2014
Traduction / adaptation : Bastien