Les affaires vont mal pour la compagnie minière la plus nordique du monde ; le bas prix du charbon et les coûts élevés obligent la Store Norske à réduire son personnel d'un tiers. Moins d'un an après l'ouverture très médiatisée de la nouvelle mine de Lunckefjell, le conseil des directeurs décidait de réduire toutes les activités pour les prochains 18 mois. Cette décision entraîne la réduction du nombre de ses employés, environ d'une centaine sur 340, selon le Svalbardposten.
Durant les 9 premiers mois de 2014, la société Store Norske a enregistré un déficit de 225 millions de couronnes (27 millions d'Euros), et qui devrait augmenter pour atteindre 400 millions (47 millions d'euros) d'ici la fin de l'année. « La raison de notre situation actuelle est d'abord le résultat des prix du marché, les matières premières tout comme les prix sont en baisse, et l'avenir du marché nous force à agir maintenant », selon Per Andersson, directeur général de la société SNSK.
L'exploitation du charbon au Svalbard est un problème controversé. Cet été, la secrétaire de direction pour le changement climatique à L'ONU, Christiana Figueres, a demandé à la Norvège de fermer ses mines de charbon au Svalbard. « L'exploitation du charbon au Svalbard est tout à fait inappropriée avec la véritable image que donne l'archipel en réalité, à savoir la recherche sur le climat ; ces deux orientations ne vont pas ensemble. Je pense que la Norvège devrait fermer ses mines au Svalbard, et ce d'une façon exemplaire », déclarait Figueres au magazine World Coal.
Christin Kristoffersen, la maire de Longyearbyen, redoute l'impact dévastateur de cette suppression d'emplois sur la communauté locale et craint qu'au total 250 personnes doivent quitter la plus importante agglomération du Svalbard, qui compte 2200 habitants. En effet l'exploitation du charbon est une base importante pour toutes les activités du Svalbard et l'agglomération dépend entièrement de la société Store Norske qui est en le garant, même si le tourisme, la recherche scientifique et l'enseignement ont pris de l'importance ces dernières années. L'économiste norvégienne Hild Marte Bjørnsen pense que la moitié de la population du Svalbard pourrait ainsi disparaître, si un jour la compagnie minière devait fermer ses portes.
Source : Barentsobserver 25/11/2014 et 26/11/2014