Suite à leurs observations menées pendant ces dernières décennies, les chercheurs de l'Institut Polaire Norvégien font état d'une baisse significative de la population de goélands bourgmestres sur l'Île aux Ours, la zone de reproduction la plus importante du Svalbard et dans la Mer de Barents. Il s'agit maintenant de savoir si cette évolution concerne l'ensemble du Svalbard.
À côté de facteurs comme le manque de nourriture et le changement climatique, c'est de plus en plus la pollution (métaux lourds, PCB, combinés fluorés) qui est considérée comme la cause de ce recul. En se nourrissant les oiseaux absorbent les produits toxiques qui, avec le temps, vont s'accumuler dans le cerveau et dans le foie, et nuire ainsi à leur santé. Sur l'île au Ours on a trouvé continuellement des oiseaux morts ou agonisant, qui présentaient une forte pollution.
Des études précédentes avaient montré que des oiseaux faiblement contaminés avaient une chance de survie élevée, de 91,5 %, mais que seulement 40 à 50 % des individus fortement contaminés survivaient à la saison. Comme le goéland bourgmestre se trouve, en tant que prédateur, au bout de la chaîne alimentaire, il est au demeurant un bon indicateur de l'état général de l'écosystème où il vit.
Sur la liste rouge norvégienne des espèces menacées, le goéland bourgmestre du Svalbard est enregistré comme espèce « en danger ». Si cette évolution inquiétante de la population de l'île aux Ours devait se confirmer pour l'ensemble du Svalbard, le statut de l'oiseau passerait sans doute à « menacé ».
Des observations menées en Islande et au Canada documentent également un fort recul de la population, alors que celles du Groenland, de l'Alaska et de Russie semblent être assez stables. Mais Il est vrai que pour ces pays, et en particulier pour la Russie, les bases de données restent insuffisantes.
Source : Spitzbergen.de / Norsk Polar Institut.
Traduction Bastien