Que se passe-t-il sous la surface de l'océan lors de cette longue nuit polaire qui s'étale de novembre à mars ? Est-ce que les espèces marines ont des capacités optiques particulières pour voir dans le noir ? Ce sont ces questions qui ont poussées le professeur Jorgen Berge (University of Arctic, Tromsø et University Centre in Svalbard), Geir Johnsen (NTNU et UNIS) et Asgeir Sorensen (NTNU) à participer à l'encadrement de deux cours interdisciplinaires organisés par l'UNIS et l'Université de Tromsø. Pendant une campagne de deux semaines en janvier 2014, 65 étudiants et chercheurs ont travaillé dans le noir pour répondre à une même question : comment caractériser de la bonne manière un écosystème caché par la noirceur ? Ensemble ils ont donc coordonné la plus grande expédition de sondage en biologie marine faite en Arctique pendant la nuit polaire. Sur un plan technique, ils ont pu compter sur de nombreux instruments : capteurs, plate-forme instrumentalisée, bateau, robots sous-marins, etc. Les 3 chercheurs encadrant sont unanimes quant à l'importance de cette expédition pour consolider les bases d'un savoir commun utile à la prise de décision dans cette région qui connaîtra une croissance de l'activité humaine, pêche, exploitation du gaz et pétrole, minéraux marins et transport maritime. Cette campagne a permis de tester de nouveaux instruments de mesure de la lumière, qu'elle provienne de la lune, des aurores boréales, des étoiles ou encore du soleil bien qu'il soit sous la ligne d'horizon. Ces mesures permettent surtout de comprendre comment la lumière affecte les organismes marins en termes de migration, de fertilité, de ponte des ?ufs et de cycle diurne. Asgeir Sorensen, aussi responsable du centre d'excellence AMOS (Centre for Autonomous Marine Operations and Systems) pense que cette campagne sera extrêmement bénéfique dans le développement de nouvelles avancées technologiques.
Source : BE Norvège numéro 119 (17/03/2014)
Traduction / adaptation : Bastien