Le bateau frigorifique russe « Petrozavodsk » s'est échoué le 11 mai à la pointe Sud de l'Ile aux Ours (Bjørnøya). Dans un rayon d'un mile marin à partir de la côte Sud de l'île, la navigation est interdite aux bateaux de plus de 40 pieds de long (12,20 m) du 1er avril jusqu'au 1er août, car sur les falaises se trouvent quelques unes des plus grandes colonies d'oiseaux marins de l'Atlantique Nord ; le nombre de guillemots de Troïl et de Brunnich nicheurs se monte à des centaines de milliers et le début de la saison de nidification est imminent.
Le « Petrozavodsk » se trouve juste sous les falaises, dangereuses à cause des chutes de pierres, ce qui rend tout sauvetage difficile voire même impossible. Le bateau, qui était en liaison avec la flotte de pêche russe se trouvant dans la région, est endommagé et perd apparemment du fuel d'un genre inconnu, probablement du fuel lourd, dont il y aurait environ 53 tonnes à bord.
Le capitaine et le premier officier on été interrogés à Longyearbyen par le gouverneur et seront traduits en justice en Norvège. Tous les deux avait de l'alcool dans le sang. Au moment de l'accident, le premier officier était de garde et semble avoir dormi.
Les calottes glaciaires Vestfonna et Austfonna/Vegafonna, avec une superficie totale de 8450 km2, recouvrent la plus grande partie du Nordaustland (Terre du Nord-est), la deuxième île importante du Svalbard. Ces deux calottes ont été étudiées récemment de façon approfondie par des glaciologues pendant l'Année Polaire Internationale qui vient de s'achever.
L'un des résultats provisoires est que les deux calottes semblent être stables actuellement et ne pas subir l'influence du changement climatique.
En revanche, les glaciers plus petits du Spitzberg ont sensiblement reculé depuis quelques dizaines d'années ; une tendance qui semble s'accélérer en ce moment.
Le commandant du cargo frigorifique russe « Petrozavodsk », échoué depuis le 11 mai dernier au Sud de l'île aux Ours, avait au moment de l'accident, au moins 1,7g d'alcool dans le sang. Le pilote, qui s'était endormi à la barre à ce moment-là, en avait au moins 0,3g. C'est ce qu'ont établi les examens faits dans le cadre de l'enquête policière. Tous les deux sont en détention en Norvège et attendent leur procès.
C'est d'abord du gasoil qui s'est échappé du cargo, mais depuis le 12 mai cependant aucune pollution n'a été constatée autour de l'épave, ni ailleurs autour de l'île. On y a découvert plusieurs oiseaux morts mais apparemment de cause naturelle, quoique les résultats des analyses ne soient pas encore tous connus. À proximité immédiate nichent plus de 100 000 guillemots. Il semblerait que seule la chance ait permis d'éviter une catastrophe écologique, mais il serait prématuré de lever définitivement toute alerte, car il peut y avoir encore du fuel à bord.
Le préfet du Svalbard a décrété l'interdiction de s'approcher de l'épave à moins de 250 mètres. Les bateaux de plus de 12,2 mètres ne doivent pas entrer dans la zone de protection d'un mile marin autour des falaises à oiseaux à l'extrémité sud de l'île.
Le capitaine et le pilote ont été condamnés par le tribunal norvégien à respectivement 15 et 40 jours d'emprisonnement. Les faits reprochés sont l'état d'ébriété en service et en plus pour le pilote la responsabilité de l'accident ainsi que la navigation à l'intérieur d'une zone protégée. Comme ils ont déjà passé tous les deux 15 jours en détention provisoire, le capitaine a été renvoyé chez lui par le premier avion ; le pilote, lui, doit encore passer quelques semaines derrière les barreaux norvégiens.
Début mai le gouvernement norvégien a autorisé l'exploitation du gisement « Goliat » estimé à 174 millions de barils de pétrole et qui se trouve dans le Mer de Barents, au Nord de Hammerfest.
Goliat doit entrer en service en 2013 dans des conditions très strictes en ce qui concerne l'environnement, il sera alors le premier gisement pétrolifère norvégien dans la Mer de Barents ; l'autre gisement « Snøhvit », déjà en exploitation, ne produit que du gaz.
On a souvent affirmé que la gazette locale « Svalbardposten » avait besoin de concurrence, à présent quelqu'un l'a fait, enfin : le journaliste américain Mark Sabbatini, résident actuellement à Longyearbyen, publie « Icepeople, le journal alternatif le plus nordique du monde », ici sur Internet. On lui souhaite beaucoup de succès !
On a déjà attiré l'attention sur le procès qui oppose Russes et Norvégiens quant à l'utilisation soi-disant illégale d'hélicoptères. En avril la justice a rendu son jugement : une amende de 50 000 couronnes norvégiennes. Du côté russe on y voit une violation de l'article 3 du traité du Spitzberg, qui exige un traitement égalitaire quelque soit la nationalité et l'on prévoit peut-être de faire appel.
Bjørn Arnestad, directeur de la société minière norvégienne « Store Norske Spitsbergen Kullkompani »(SNSK) s'est exprimé au sujet de l'avenir de son entreprise et du document stratégique du gouvernement paru récemment.
Les réserves de charbon exploitables et qui ne sont que partiellement mises en valeur, dureront jusqu'en 2023, date au-delà de laquelle le planning de la SNSK reste flou.
La navigation dans un Océan Arctique probablement libre de glaces pourrait, selon Arnestad, devenir un nouveau champ d'action commercial. Pour ce qui est du document stratégique, Arnestad exprima sa satisfaction quant aux idées norvégiennes concernant le développement futur de l'exploitation minière au Spitzberg, comme si la SNSK l'avait écrit le texte elle-même.
L'idée selon laquelle l'exploitation minière et la protection du climat pourraient être liées, ne pouvait pas, selon toute évidence, influencer la décision gouvernementale, bien que les modèles standards environnementaux les plus exigeants doivent être officiellement la référence pour toutes les activités et que le changement climatique ait été reconnu comme étant la menace de loin la plus grande pour l'environnement polaire.
Que la SNSK caresse l'idée de profiter économiquement de l'effet de serre en navigant sur une mer polaire qui serait à l'avenir en partie libre de glaces, donne un éclairage pour le moins ironique.