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Nouvelles du Svalbard et autres brèves polaires, janvier 2010

Mâchoire d'ours polaire

Nous vous parlions le mois dernier de l'évolution de l'ours polaire, en voici le plus ancien fossile jamais mis au jour : cette mâchoire, une mandibule gauche, a été découverte en juillet 2004 par un groupe d'étudiants en géologie de l'Unis l'Université du Svalbard, sous la direction du professeur Ólafur Ingólfsson, à Poolepynten sur l'île de Prins Karls Forland, qui fait partie du Forlandet National Park. Elle devrait permettre d'apporter des réponses sur l'histoire de l'évolution de l'ours polaire.

Les fossiles d'ours polaires dans des sédiments terrestres sont extrêmement rares. Une des explications est que l'ours polaire passe le plus clair de sa vie sur la glace, où il meurt en général aussi. Par conséquent, on ne dispose que de peu de connaissances sur son évolution.

Les recherches menées à l'Université de Lund en Suède (d'abord au carbone 14, puis avec l'électroluminescence) et sa position stratigraphique indiquent que l'âge de cette mâchoire se situe probablement entre 110.000 et 130.000 ans, ce qui en fait le plus ancien fossile d'ours polaire jamais trouvé, selon un article récemment publié par le professeur Ólafur Ingólfsson (Université d'Islande et Unis) et le professeur Øystein Wiig, (Université d'Oslo). Lorsque la découverte fut rendue publique en 2007 on a d'abord cru que la mâchoire était celle d'un ours femelle, mais d'après les analyses complémentaires, il semble maintenant qu'il s'agisse probablement d'un mâle adulte, qui avait la même taille qu'un mâle actuel.

D'autres analyses ont révélé que le sédiment, où fut trouvée la mandibule, a été déposé à une période où le niveau des mers était relativement élevé, conséquence d'une déglaciation régionale, entraînant un réchauffement relatif des eaux de l'Atlantique Nord au moment du dépôt.

La mâchoire est exceptionnellement bien conservée, ce qui est sans doute dû à la combinaison d'un sédiment marin fait de grains fins et d'un long séjour au sein du permafrost. Cela ouvre la voie à d'autres analyses complémentaires, concernant l'ADN et l'isotope du carbone, ce qui pourrait révéler davantage de détails sur l'histoire évolutive de l'ours polaire, selon le professeur Ingolfsson.

Mâchoire d'ours polaire
Le site Poolepynten sur Prins Karls Forland

Sources : unis.no / Svalbardposten.no

Augmentation de l'activité étrangère à Ny-Ålesund

Ny Alesund, ancien camp minier, est devenu un centre moderne de la recherche internationale.

De plus en plus d'instituts de recherche étrangers souhaitent construire de nouveaux bâtiments et accroître ainsi l'activité de Ny-Ålesund.

Les scientifiques allemands et français ont annoncé leur intention de construire une nouvelle station de recherche. Des chercheurs japonais ont aussi indiqué qu'ils voulaient construire à nouveau, dans le centre de Ny-Ålesund pour accroître la surface de travail en plus de l'immeuble qu'ils louent actuellement à l'aéroport, a déclaré Knut Ore, président du Kings Bay AS. Ore a déclaré en outre que les chercheurs sud-coréens, qui sont basés dans l'un des deux bâtiments de l'ancienne exploitation minière avec les Français, ont annoncé qu'ils voulaient gérer l'ensemble du bâtiment lorsque les scientifiques français auront déménagé. Les scientifiques indiens quand à eux désireraient trouver une alternative au bâtiment de l'ancienne école qu'ils louent actuellement.

L'institut de recherche russe a également manifesté son intérêt pour établir sa propre base à Ny-Ålesund. Les négociations du contrat, cependant, se sont arrêtées lorsque le Kings Bay a clairement indiqué qu'il ne serait pas permis d'utiliser les hélicoptères russes pour le transport des scientifiques et que les Russes devaient, comme tous les chercheurs des autres nations, utiliser les vols existants entre Longyearbyen et Ny-Ålesund.

Ces deux dernières années ont connu une augmentation du nombre des journées de recherche dans les mois d'été de l'ordre de 60 pour cent à Ny-Ålesund. Cela a conduit à la nécessité impérieuse de trouver des lits supplémentaires pour les semaines d'été les plus chargées. Kim Holmén, directeur de recherche à l'Institut polaire norvégien, souhaite une meilleure coordination et une meilleure qualité de la recherche, plutôt que d'accroître la capacité d'accueil à Ny-Ålesund.

Dans le Livre Blanc sur le Svalbard de l'année dernière, le gouvernement indique clairement que l'objectif général est que « Ny-Ålesund se développe comme l'un des meilleurs emplacements pour le climat de l'Arctique et la recherche environnementale dans le monde ». La question est de savoir ce que Ny-Ålesund et ses environs peuvent supporter, avant que la recherche et les chercheurs constituent une menace en soi pour l'environnement.

Le Président Knut Ore estime que la nature doit gagner, et annonce que la Kings Bay va lancer une étude environnementale pour examiner ce que seront les limites de tolérance pour cette région et ses environs.

Sources : Svalbardposten.no