Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
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Nouvelles du Svalbard et autres brèves polaires, mars 2012

Mauvaise saison hivernale : pas de neige mais de la glace

Le temps doux et humide a amené jusqu'à présent une mauvaise saison hivernale autant pour les touristes que pour les résidents amateurs d'aventure. Des températures positives et de la pluie ont transformé la neige en champs de glace étincelants sur des kilomètres et les fjords habituellement gelés en mars n'ont que de l'eau sombre et libre à offrir, au lieu d'une couverture de glace propice au ski et à la motoneige. Les buts d'excursion habituels comme le Kapp Linné ne sont que difficilement accessibles et le « bateau pris dans les glaces » comme il se doit à cette période dans le Tempelfjord, a pratiquement cessé de fonctionner. Dans l'ensemble la situation demande beaucoup de flexibilité de la part des touristes et des organisateurs.

Le Sassendalen, des kilomètres de glace au lieu de la neige.

Source : Svalbardposten

Abus de stupéfiants à Longyearbyen

À l'automne de l'année dernière la police a, au cours d'une razzia, arrêté 11 jeunes gens en possession de drogue à Longyearbyen. Entre-temps 10 d'entre eux ont été condamnés à des amendes ou des peines de prison allant jusqu'à 60 jours, en partie avec sursis. En plus de la possession et de la vente de haschich, il y a eu au moins une condamnation pour détention d'arme à feu non autorisée. En outre deux personnes se sont vues infliger une interdiction de séjour de plusieurs années au Spitzberg. Lors d'un sondage sur Internet réalisé en automne dernier par le journal « Svalbardposten » après la razzia, 911 lecteurs sur 1060 se sont prononcés pour l'expulsion du Spitzberg en cas de trafic de stupéfiants.
Au bout du compte il s'agit ici de petite criminalité pour couvrir les besoins personnels, ce qui, dans le contexte d'une petite localité isolée, doit être néanmoins mis en relation avec un fort pourcentage de jeunes gens parmi la population et ce faisant un potentiel de diffusion correspondant. Le haschich avait été introduit en fraude de la Norvège par voie postale.

Linaigrettes à Longyearbyen ; l'herbe ne pousse pas seulement dans la toundra...

Source : Svalbardposten

D'autres brèves polaires...

Invasion de rats en Géorgie du Sud

Ils sont nombreux, voraces et surtout indésirables : des millions de rat colonisent la Géorgie du Sud dans l'Atlantique Sud et dévastent l'écosystème. A présent les autorités ont déclaré la guerre aux rongeurs, et l'île, au prix d'un investissement sans précédent, sera libérée de ces nuisibles.

Le rat en Géorgie du Sud

Un incendie a détruit une station de recherche brésilienne en Antarctique

Le 25 février 2012, une explosion suivie d'un incendie a détruit la station brésilienne en Antarctique « Comandante Ferraz » et fait deux morts. Les secours sont arrivés du Chili et d'Argentine et plus de 40 chercheurs furent rapatriés en hélicoptère à Punta Arenas au sud du Chili.

La station brésilienne « Comandante Ferraz »

Le réchauffement climatique entraîne des hivers plus rigoureux

Il est difficile de croire que les températures et les chutes de neige qui ont paralysé pratiquement toute l'Europe en janvier et au début février, sont liées au réchauffement climatique. C'est ce qu'a pourtant montré une étude d'un groupe de recherche sino-américain, laquelle devrait étayer cette thèse.

La disparition de la glace en Arctique ; la banquise de l'Océan Glacial a diminué de pratiquement 30% ces dernières années, ce qui influe sur le climat en Europe.

Source : PolarNews

Projets de recherche refusés

Le refus des demandes de recherche en vue d'obtenir l'autorisation de mener des travaux archéologiques sur le terrain, est devenu plus la règle que l'exception. Après avoir refusé au célèbre archéologue russe Vadim Starkov l'autorisation de mettre à jour, pendant l'été 2011, l'ancienne implantation pomore dans la Bettybukta au sud du Spitzberg, le Gouverneur du Svalbard vient de rejeter la demande d'exhumation d'une épave russe dans la Vrakbukta du Van Mijenfjord.
L'épave, qui a été probablement utilisée comme combustible et matériel de construction, repose au sec mais en grande partie enterrée et devait être mise à jour pour être étudiée comme témoignage historique, et être ensuite à nouveau recouverte.
Pour l'instant le Gouverneur a refusé, en arguant du fait que l'épave risquait d'être endommagée par les intempéries pendant sa courte exposition à l'air libre. La décision définitive sera prise à Oslo.
En revanche il n'a pas été surprenant d'apprendre le refus d'une demande russe qui avait pour objectif la reconstruction d'une hutte pomore près de Russekeila, à l'ouest du Grønfjord, laquelle aurait servi de musée et de but d'excursion pour les touristes. En effet les bâtiments, en dehors des agglomérations existantes, ne sont généralement pas autorisés, d'autant plus que Russekeila se trouve à l'intérieur d'un géotope, une réserve pour les particularités géologiques

Près de Russekeila, entre Barentsburg et Kapp Linné, se trouvait une des plus importantes implantations pomores ; la croix orthodoxe est une reconstruction.

Pour en savoir plus sur les Pomores : voir la rubrique Histoire.

Source : Svalbardposten

Le guillemot de Brünnich ne sera pas chassé au Svalbard

Le guillemot de Brünnich, présent sur la liste rouge des espèces presque menacées au Svalbard en 2010, n'y sera pas chassé, c'est ce qu'a décrété La Direction Norvégienne de la Gestion de la Nature. Cet oiseau marin a vu sa population baisser de 15 à 30 % de 1965 à 2019 ; les chercheurs ont attribué ce déclin essentiellement au manque de nourriture et à la chasse, surtout dans les aires d'hivernage du Canada et du Groenland. Le décret d'interdiction, qui doit être approuvé par le Ministère Norvégien de l'Environnement, est issu d'un processus de consultation avec l'Association de Pêche et de Chasse de Longyearbyen, qui s'y opposait, déclarant que l'impact sur la population de guillemots du Svalbard est négligeable par rapport à d'autres régions. La Direction Norvégienne estime que cette interdiction n'aura aucun impact significatif sur la chasse au Svalbard ; en effet, seulement une douzaine de guillemots en moyenne sont abattus chaque année depuis 1997.

Guillemot de Brünnich

Source : Svalbardposten

Dans quelle mesure les touristes sont-ils vraiment « nuisibles à l'environnement » ?

Dans la politique norvégienne et apparemment aussi dans la perception du public on trouve fréquemment l'opinion, selon laquelle les touristes dans l'Arctique constituent a priori une sérieuse menace pour l'environnement, qui est, par réflexe, souvent qualifié de « sensible ». C'est sur la base de telles suppositions non fondées que l'on envisage la fermeture de vastes zones du Spitzberg (cf. l'article « L'est du Svalbard » de décembre 2011). Ces mesures, ainsi que d'autres, parfois drastiques et qui en partie ne servent même pas à la protection de l'environnement mais plutôt à l'aménagement de terrains de jeux privés (les « reference areas ») pour l'administration et la « recherche pertinente », ne s'appuient pas sur des problèmes environnementaux prévisibles, documentés ou pour le moins bien décrits, mais sur le principe de prévention « føre var prinsippet », dont on abuse en fait sans retenue.
Un tel abus du « principe de prévention », à défaut de véritables problèmes bien visibles pour justifier de telles mesures administratives, a conduit ces dernières années au fait que l'administration y a perdu en crédibilité et se retrouve ainsi face à un problème de légalité.
L'Institut Norvégien pour la Recherche sur la Nature (NINA) s'est penché sur le problème et vient de publier un rapport basé sur des données qui ont été collectées pendant 3 ans de travaux sur le terrain, de 2008 à 2010.
Des groupes de touristes ont été observés sur 30 sites de la côte ouest, des interviews avec les touristes et les guides furent réalisés et surtout on a examiné le terrain afin d'évaluer la menace potentielle qui pourrait peser sur la faune, la flore, les sols (érosion) et les sites culturels. Selon le rapport les guides expérimentés occupent une position-clé pour agir de façon positive sur le comportement des visiteurs afin qu'il ne soit pas dégradant pour l'environnement.
Dans l'ensemble ce rapport ne donne pas de résultats définitifs, mais il fait des recommandations concrètes à l'administration, à savoir de rassembler des données plus ciblées afin de permettre une véritable évaluation de la menace potentielle crée par le tourisme.

Touristes sur une île dans le Liefdefjord : quelle dégradation infligent-t-ils véritablement à l'environnement ?

Source : NINA

Site à consulter : www.nina.no

Les lemmings font verdir l'Arctique

Depuis des années les scientifiques constatent avec inquiétude que l'Arctique devient de plus en plus vert ; à part le changement climatique, les experts de l'université du Texas ont trouvé un nouveau responsable : le lemming.

Ce sont les matières fécales des lemmings qui font apparemment verdir l'Arctique.

Depuis longtemps le paysage autour de l'Arctique devient plus vert, ce qu'on attribue d'habitude au réchauffement global qui progresse plus rapidement dans le nord. Mais il pourrait bien y avoir autre chose derrière tout cela : les lemmings, qui souvent pullulent car leur population fluctue en suivant celle des prédateurs qui sont à leurs trousses.

À la naissance le lemming ne pèse environ qu'un gramme et est entièrement nu. Son pelage commence à pousser au 3ème jour et au bout de trois semaines il est autonome.

Cette constatation a surpris les experts du fait que les lemmings sont herbivores, mais les spécialistes expliquent le phénomène par, entre autres choses, les matières fécales de ces animaux qui pourraient en fait agir comme de l'engrais. En tout cas ces petits rongeurs de l'Arctique, ressemblant à des hamsters, ont fourni une cause supplémentaire à celle du changement climatique. « Nous devons vraiment nous garder d'attribuer ce verdoiement de l'Arctique uniquement au réchauffement de la planète », avertit le directeur de recherches David Johnson, dont l'étude vient d'être publiée dans le magazine spécialisé « Environmental Research Letters ».

Les lemmings vivent dans des terriers et cherchent sinon à se mettre toujours à couvert, mais pour se nourrir ils sont bien sûr obligés de sortir à l'extérieur.

Combien y a t-il d'espèces de lemmings ? Ces dernières années, le classement systématique des espèces de lemmings s'est fortement modifié et amélioré, cela grâce aux recherches les plus récentes dans le domaine cellulaire (génotype). On a reconnu que de nombreux lemmings, considérés jusqu'à présent comme des sous-espèces, sont en fait des espèces à part entière. Pour cette raison il existe déjà des noms anglais pour désigner quelques unes de ces « nouvelles » espèces, mais encore aucun nom allemand, et quant à savoir quelle systématique a effectivement cours, cela reste actuellement un point de discussion parmi les zoologues. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et la liste des mammifères du monde distinguent aujourd'hui 20 espèces différentes de lemmings, depuis le lemming à collier du Groenland jusqu'au lemming des steppes, en passant par le lemming à collier de l'île Wrangel.

Chouette harfang avec sa proie ; la population des prédateurs dépend directement de celle des lemmings.

Source : PolarNews

Le Code Polaire de l'OMI pas avant 2015

L'OMI (Organisation Maritime Internationale) est une institution spécialisée de l'ONU qui réglemente le trafic maritime de façon globale. Depuis quelques années on travaille à l'OMI à un code polaire qui, à l'aide d'un ensemble de règles et d'instructions, doit faciliter et rendre plus sûr le trafic maritime dans les eaux de l'Arctique comme de l'Antarctique. Ces instructions vont de la conception et de la construction des bateaux à la formation et la qualification des équipages, en passant par les équipements de sécurité sans oublier un autre point essentiel : la protection de l'environnement.

Dans ce projet complexe bien des aspects sont évidemment controversés, si bien que l'on arrivera pas, comme prévu, à une décision dès cette année, mais sans doute seulement à l'automne 2014. Ce long processus fait l'objet de critiques de la part des organisations environnementales. En effet, l'augmentation ces dernières années, du trafic maritime des cargos et en particulier des tankers dans certaines eaux comme par exemple les Passages du Nord-Ouest et du Nord-Est, est la source de problèmes. D'un autre côté des gouvernements nationaux sont, un peu partout, en mesure d'introduire assez rapidement d'importantes réglementations. C'est ainsi qu'au Spitzberg est entrée en vigueur l'interdiction du fuel lourd, si importante pour la protection de l'environnement, ce qui est aussi le cas en Antarctique depuis août 2011.

Au sein du débat, il est aussi question d'interdire tous les bateaux qui ont été construits avant une certaine date, comme par exemple 1996. On peut douter qu'une telle mesure, qui aurait des conséquences drastiques pour beaucoup de gens, conduise au but recherché. Justement, ces petits bateaux polaires ont été autrefois construits de façon extrêmement robuste, et les remplacer le cas échéant serait du point de vue de la protection de l'environnement, du moins en partie, contre- productif.

La thématique déjà complexe, le devient encore d'autant plus qu'il s'agit d'un espace immense et d'une grande diversité, dont les différentes régions sont caractérisées par les conditions les plus variées. Il en va ainsi par exemple de la côte ouest du Spitzberg qui est accessible une grande partie de l'année et la plupart du temps sans problème pour les bateaux de tout type, si bien que l'intervention de brise-glaces dévoreurs de carburant représente un véritable gaspillage des ressources, surtout en été. En revanche la côte nord-est toute proche du Groenland n'est accessible, même en été, qu'à de lourds brise-glaces, quand c'est nécessaire. On trouve les mêmes différences régionales en Antarctique, en comparant par exemple la Péninsule Antarctique au Nord-Ouest largement libre de glace d'une part, avec la Mer de Weddell ou la Mer de Ross au centre et riches en glace d'autre part.

Le brise-glace suédois « Oden » sur la côte ouest du Spitzberg (en juin 2008, avec les héritiers du trône scandinaves à bord).
Le bateau suédois « Stockholm », ici sur la côte nord du Spitzberg ; construit en 1953, il est certainement l'un des plus anciens bateaux qui naviguent régulièrement au Spitzberg, mais qui par ailleurs sont très robustes et puissants.

Source : IMO

Créée en 1948 sous le nom d'Organisation maritime consultative intergouvernementale (OMCI/IMCO), l'Organisation Maritime Internationale est une agence spécialisée des Nations Unies. Elle comptait en 2011 170 États membres et 3 membres associés. Son siège se situe à Londres.
Les buts de cette organisation sont une collaboration entre les états membres dans le domaine de la réglementation maritime, l'adoption de normes de sécurité, la prévention des pollutions du milieu marin par les navires et installations portuaires, l'abandon des mesures discriminatoires en vue de mettre les ressources des services maritimes à la disposition du commerce mondial sans discrimination.

Sites à consulter :

Code de la sécurité dans les eaux polaires

Le destin des eaux polaires

Un code pour protéger les navires et les eaux polaires (en anglais)

Les déplacements en hélicoptère au Spitzberg

Les atterrissages en hélicoptère en dehors des aéroports sont en principe interdits au Spitzberg, mais peuvent être accordés exceptionnellement par le Gouverneur (Sysselmannen). Le nombre des atterrissages d'hélicoptère sont à présent connus pour l'année 2011, en tout pas moins de 2403, dont 1729 ont servi à l'exploitation minière et à la recherche de minéraux et 335 à des recherches scientifiques. Ne font pas partie des statistiques les vols qui de toute évidence ont servi à l'administration. Les vols touristiques sont strictement interdits même dans des cas particuliers.

Carte avec les lieux d'atterrissages d'hélicoptère en 2011 ; les points importants de cette activité aérienne se situent près de Longyearbyen dans le St Jonsfjord où l'on cherche de l'or, ainsi que dans le Lunckefjellet, emplacement de la nouvelle mine de charbon, au nord de Sveagruva. De nombreux autres vols ont eu pour objectifs des régions extrêmement isolées et strictement protégées.

Source : Sysselmannen