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Nouvelles du Svalbard et autres brèves polaires, novembre 2012

Le Canada à la recherche des bateaux de John Franklin

Plus de 150 ans après la disparition de l'explorateur britannique John Franklin et de ses hommes dans l'Arctique, le Canada va à nouveau tenter de retrouver les deux bateaux. La tombe de Franklin et les épaves de l'« Erebus » et du « Terror » n'ont jamais été retrouvés.

Pour la navigation dans les glaces les deux navires furent équipés de machines à vapeur et la coque fut renforcée avec des plaques d'acier.

Le brise-glace « Sir Wilfrid Laurier » et le bateau de recherche scientifique « Martin Bergmann » rechercheront pendant 4 à 6 semaines l'« Erébus » et le « Terror », déclarait fin août le chef du gouvernement Stephen Harper avant le départ des bateaux. Alors que lors des expéditions précédentes on n'a exploré que 125 km2 de surface de mer, ce seront cette fois 1500 km2 qui seront ratissés. Malheureusement, jusqu'à aujourd'hui les recherches sont restées vaines.
L'expédition de Franklin avait commencé le 19 mai 1845. Après un 3ème hivernage dans la banquise, les 105 membres de l'expédition encore en vie abandonnèrent leurs navires le 22 avril 1848 et entreprirent, sous le commandement de Francis Crozier, capitaine du « Terror » et du 1er officier James Fitzjames qui commandait l'« Erébus » après la mort de Franklin, de rejoindre à pied, dans une tentative désespérée, un avant-poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson situé près de la Back River à environ 350 km plus au sud. Aucun des hommes n'arrivera au but.

Carte de l'itinéraire de l'expédition Franklin avec de droite à gauche :
- L'Erébus et le Terror chargent les dernières provisions au Groenland.
- Deux baleiniers aperçoivent les bateaux de Franklin, ancrés devant un iceberg.
- 1er hivernage de l'expédition près de Beechey Island.
- L'expédition est bloquée près de l'île du Roi William où les 2 navires sont abandonnés.

L'« Erébus et le Terror » étaient autrefois les fleurons de la marine britannique ; ils disposaient de turbines à vapeur, d'un chauffage et d'une proue renforcée. Ils partirent de Grande-Bretagne, sous le commandement de Sir John Franklin, le 19 mai 1845 avec 134 membres d'équipage à bord, dans le but de découvrir le Passage du Nord-Ouest. Il est probable qu'ils moururent tous de faim ou de froid. Dans les années qui suivirent des recherches impressionnantes ont commencé afin de retrouver les disparus, pendant les quelles ont été perdus, au total, davantage d'hommes et de bateaux que lors de l'expédition Franklin elle-même. D'autres recherches continueront encore pendant des dizaines d'années. Mais ni les épaves ni la tombe de Franklin n'ont été découvertes, mis à part les dépouilles mortelles de quelques hommes, chez lesquels on a pu constater, entre autres indices, des traces de scorbut et de cannibalisme.

L'expédition de Sir Edward Belcher à la recherche de John Franklin.

Source : PolarNews

Pétrole et gaz dans l'Arctique : déclaration très claire du ministre norvégien des Affaires Etrangères

Dans un interview récent, Espen Barth Eide, ministre norvégien des Affaires Étrangères, n'a pas laissé de place au doute en ce qui concerne l'exploitation future des gisements de gaz et de pétrole dans l'Arctique : elle aura bien lieu. Sur un plan purement technique, l'environnement doit être protégé et un renoncement éventuel n'est pas à l'ordre du jour.
Les citations suivantes suffisent en fait amplement pour comprendre dans quelle direction on va se diriger :
« L'exploitation des ressources de l'Arctique aura bien lieu ».
« Si l'on fore en étant conscient de ses responsabilités, il ne devrait pas y avoir de problèmes ».
« Certaines personnes ont une fausse perception, selon laquelle l'Arctique est un héritage commun de l'humanité, comme l'Antarctique ».
« Nous n'avons pas besoin de règles spéciales comme c'est le cas en Antarctique. L'Arctique n'a pas de caractère unique, en comparaison avec d'autres zones marines ».

Source : Spitzbergen.de/Spiegel Online.

Traduction et adaptation : Bastien

L'ours polaire disparaîtrait dans quelques décennies...

Nikita Ovsyannikov, directeur de la réserve naturelle de l'île Wrangel au large de la Sibérie, craint que le plus grand prédateur de la planète ne disparaisse dans une trentaine d'années. Le spécialiste le plus connu de Russie en ce qui concerne les ours polaires, a observé le retrait de la banquise dû au changement climatique depuis sa station sur l'Île Wrangel dans la Mer des Tchouktches : « La situation est pire pour les ours de Russie que pour ceux du Canada ou du Groenland, car les glaces disparaissent plus rapidement dans nos eaux ».
Une fois encore, l'été n'a jamais été aussi catastrophique pour la banquise dans les eaux du nord de la Sibérie ainsi qu'entre les îles du Svalbard, de la Terre François Joseph et la Nouvelle Zemble en Mer de Barents. Fin septembre, la banquise avait diminué de 18% de plus par rapport au précédent record de 2007.
Selon Ovsyannikov, l'ours polaire pourrait disparaître en l'espace de 20 à 25 ans. « Son habitat est en train de disparaître extrêmement rapidement ; en effet nous observons actuellement une formation tardive de la banquise et un déclin évident de notre population d'ours polaires. Habituellement la nouvelle glace était assez épaisse pour permettre à l'ours de circuler fin octobre, à présent cela se produit beaucoup plus tard. » déclarait Nikita Ovsyannikov à l'Edmonton Journal.
D'autre part il s'inquiète du fait que la fonte de la banquise entraînera une augmentation du trafic sur la Route Maritime du Nord, ce qui aura un impact plus important sur la faune polaire. « Il est inéluctable que le développement économique va se poursuivre et il est grand temps de prendre toutes les précautions possibles, car un accident maritime dans l'Arctique serait un désastre absolu pour l'ensemble de l'écosystème ».

Ours polaire sur une plaque de banquise au Svalbard. (Axel sb).

Source : Barentsobserver


Les îles des ours « Pizzly »

Quand les glaces polaires fondent, de nouveaux partenaires se rencontrent. L'ours polaire et le grizzly montrent l'exemple et au Canada sont apparus des hybrides.
D'abord il y a eu un point blanc et un point brun sur la glace, lesquels ont stupéfié les deux étudiants dans l'hélicoptère de l'Université d'Alberta ; et pour cause : un grizzly déambulant en compagnie d'un ours polaire, devant l'île Victoria à 500 km du continent canadien, où vivent habituellement les grizzlys...
L'ours polaire avait l'air bizarre : sur son dos courrait en effet une bande sombre, sa gueule semblait sale, son crâne était manifestement plus massif et derrière ses épaules se dessinait une bosse, comme en ont habituellement les ours bruns. Enfin ses pattes semblaient porter des chaussettes...
Les étudiants avaient en fait découvert un ours hybride, lequel porte plusieurs appellations : Grolar, Pizzly ou encore Nanulak, un mélange de deux mots inuit, Nanuk (ours polaire) et Aklak (Grizzly).
Deux jours plus tard les biologistes eurent à nouveau de la chance en observant le 25 avril un deuxième animal hybride. Ils aperçurent en outre deux autres grizzlys, dont l'un était tellement gras qu'il semblait s'être nourri de phoques, à l'instar d'un ours polaire. Les ours bruns s'égarent de plus en plus dans le Gand Nord ; le fait qu'ils y restent est certes inhabituel, mais qu'ils se reproduisent avec des ours polaires est encore bien plus étrange.

Carte des lieux d'observation de pizzlys au Canada
(Logo ours rouge : lieux où ont été aperçu des ours "pizzly",
zone turquoise sombre : aire de répartition de l'ours brun)

Les hybrides étaient déjà connus dans les zoos, sur leur apparition dans la nature on a seulement longtemps spéculé, non pas qu'une rencontre entre les deux espèces ne puisse jamais se produire, mais la plupart du temps elles réagissent dans ce cas de façon agressive. En 2006 un américain abattait sur Nelson Head un ours polaire qui semblait bizarre et qui est considéré comme le premier « Pizzly » en liberté après l'analyse de son ADN. En 2010 un autre animal fut abattu sur l'île Victoria et cette fois il fit encore plus sensation : sa mère était déjà une hybride et la proie des chasseurs était par conséquent un Pizzly de la 2ème génération.

Ours hybride « Pizzly » abattu en 2006.

Ours polaire et ours brun sont considérés comme 2 espèces distinctes et de ce fait ne devraient pas engendrer de descendance fertile ; pourtant il y a 600 000 ans l'ours polaire s'est dissocié de l'arbre généalogique de l'ours brun et on pourrait donc dire, façon de parler, que l'ours polaire est un ours brun blanc. Jusqu'à maintenant on a enregistré cinq cas de descendance et tous vivent sur l'archipel autour de l'île Victoria. C'est là que s'est installé un petit groupe de grizzlys, d'après Andrew Derocher, le professeur des deux étudiants. Il est vraisemblable que ces ours ont suivi, pendant l'hiver alors que la mer était gelée, une harde de rennes. Lorsqu'en été ce pont de glace a disparu les ours sont restés et ont trouvé là tout ce dont ils avaient besoin, alors que en même temps les étés devenaient plus longs.
Les chercheurs s'attendent à ce que le changement climatique et la disparition de l'écosystème conduisent dans l'avenir à davantage d'animaux hybrides. La fonte des plaques de banquise obligent souvent les ours polaires à venir à terre ; l'activité minière et la construction de routes poussent les grizzlys vers le nord. Cet été, la glace de mer en Arctique a connu une réduction radicale comme jamais auparavant et les biologistes craignent que cette situation ne favorise la naissance d'animaux hybrides. En 2010, un article paru dans le magazine spécialisé « Nature », dénombrait 34 espèces qui seraient ainsi concernées. Des populations, qui jusqu'à maintenant vivaient séparées par les glaces, pourraient se mélanger : béluga et narval, phoque lagha et phoque commun, baleine du Groënland et baleine franche du Pacifique... « L'hybridation est une menace pour la biodiversité polaire », soulignaient les auteurs de l'article.
Mais pourquoi l'accouplement entre l'ours polaire et l'ours brun serait-il contre nature, uniquement parce que l'un est blanc et l'autre brun ? D'autant plus que parfois certains animaux se trompent de partenaires ; c'est ainsi qu'au large de l'Islande on a capturé une baleine hybride issue d'un rorqual commun et d'une baleine bleue, et qui était porteuse d'une baleine bleue. Ce qui inquiète les scientifiques c'est la fréquence à laquelle cela se produit. On peut comparer avec deux groupes qui vivent depuis longtemps dans deux pièces voisines et soudain un individu arrive en ouvrant d'un coup la porte qui les séparait. Au final il ne restera peut-être qu'une forme hybride. C'est ce qui arrive actuellement en Amérique entre les coyotes et les loups, ainsi qu'entre deux espèces d'écureuils volants.
Si les descendants sont stériles, les animaux gaspillent inutilement de l'énergie pour l'élevage des jeunes, et cela sans transmettre leurs gênes. Cela serait par exemple fatal pour la baleine franche du Pacifique, dont il ne subsiste environ que 200 individus. Cela vaut aussi pour l'évolution : toute erreur n'est pas forcément une faute. Assurément les hybrides sont la plupart du temps inférieurs à leurs parents, car ils sont moins bien adaptés. Ce fut le cas pour deux ours hybrides nés en 2004 au zoo d'Osnabrück : leur fourrure était couleur caramel et ils étaient un mélange du père et de la mère dans de nombreux domaines. C'est ainsi qu'ils se mouvaient comme des ours polaires, quand ils attrapaient des phoques ; mais ils nageaient moins bien, leur cou était plus court et leurs longues griffes inappropriées pour la glace.
Le canadien Derocher ne pense pas que les « Pizzlys » représentent une menace pour les ours polaires, car ils n'apparaissent que rarement. D'autre part, il estime qu'ils seront soumis à une pression toute particulière: les hybrides ne sont pas une espèce protégée, n'étant pas considérés comme des ours polaires ; et c'est justement en raison de leur rareté qu'ils représentent un trophée particulièrement convoité par les chasseurs...

Ours hybride « pizzly »

Source : Der Spiegel 04/2012

Les vols vers Scoresbysund (Est du Groenland)

Les vols vers Constable Point, ce petit « aéroport de brousse » près de l'agglomération d'Ittoqqortoormiit dans le Scoresbysund, seront bientôt nettement plus compliqués et plus chers. En effet, le gouvernement groenlandais a décidé de résilier le contrat pour les vols triangulaires Reykjavik-Kulusuk(près d'Ammassalik au sud-est du Groenland)-Constable Point. Au lieu de cela, Constable Point et de ce fait Scoresbysund seront à l'avenir rattachés à la côte ouest, ce qui va plus ou moins couper l'agglomération d'un afflux de touristes, appréciable et économiquement important, en provenance de l'Europe.
La décision groenlandaise, qui semble définitive, est très controversée et a provoqué de vives protestations locales. En effet depuis des décennies, le petit aéroport de Constable Point est une artère vitale pour Ittoqqortoormiit de par sa liaison aérienne avec l'Islande.

Source : Spitzbergen.de

Couverture neigeuse : minimum record dans L'Arctique

La couverture de neige dans l'Arctique diminue plus rapidement qu'on ne le supposait. Si, au début des enregistrements en 1979, on comptait encore environ 9 millions de km² de superficie recouverte de neige au printemps, il n'y en a plus actuellement que 3 millions de km². Cela correspond à une perte de 21,5 % par décennie, davantage que ce que les climatologues avaient prédit.
La diminution de l'albédo (le pouvoir réfléchissant) qui en résulte, provoque un effet de rétroaction sur le climat, ce qui renforce le réchauffement : moins de neige réfléchissante, au lieu de cela, plus de végétation dégagée et un sol dénudé. Tout ceci entraîne une transformation plus forte du rayonnement solaire en chaleur à la surface de la terre. En plus de cela, dans des régions avec une accumulation assez importante de biomasse, comme la Sibérie ou le Canada, le réchauffement du sol entraîne un dégagement de méthane, un gaz à effet de serre très agressif.

Toundra enneigée dans le Woodfjord en mai 2010.

Source : Spitzbergen.de / Geophysical Research Letters, Avisa Nordland

L'ours polaire pollué par le mercure

L'ours polaire est victime de la pollution par les métaux lourds et divers polluants persistants nocifs pour l'environnement. Ces produits toxiques proviennent de l'industrie et de l'agriculture, ils sont ensuite transportés par les courants aériens et marins jusque dans les régions les plus isolées du Haut-Arctique, passent par la chaîne alimentaire pour ensuite, au sommet de cette dernière, s'attaquer aux systèmes immunitaire et reproducteur de l'ours polaire et d'oiseaux comme le goéland bourgmestre.
Une nouvelle étude vient de montrer que la pollution de l'ours polaire par le mercure est répartie de façon différenciée : on a examiné le foie de ces animaux en Alaska, au Canada, au Groenland, et c'est dans le Nord-Ouest canadien que le taux de pollution au mercure est le plus élevé. On suppose que la raison se trouve dans la composition des espèces de plancton, à l'autre bout de la chaîne alimentaire. Le mercure est rejeté, par exemple, par les anciennes centrales à charbon dotées de filtres défectueux.
On n'a pas de données comparatives pour le Spitzberg, car l'ours polaire n'y est pas chassé et par conséquent on ne dispose d'aucun échantillon de foie.

Ours polaire sur l'Île Charles XII, au nord du Svalbard (Axel sb).

Source : Spitzbergen.de/Institut Polaire Norvégien

L'Océan Arctique : un dépotoir

Pendant longtemps, l'Océan Arctique a été considéré comme une région pratiquement vierge ; or, aujourd'hui, les biologistes découvrent de plus en plus d'ordures et de déchets plastiques au fond des mers polaires et il y en aurait deux fois plus qu'il y a dix ans. C'est ce que vient de révéler une étude menée ces dernières années par Melanie Bergmann, biologiste et spécialiste des grands fonds à l'Institut Polaire Allemand Alfred Wegener, et qui est parue dans le magazine « Marine Pollution Bulletin ».
Face aux nombreux changements climatiques dans l'Arctique, Melanie Begmann et ses collègues veulent consolider leurs projets de recherche sur le thème « les déchets dans la mer » : « Les résultats obtenus jusqu'à maintenant dans le détroit de Fram ne sont qu'un instantané et un reflet de ces découvertes que nous avons pu faire à l'?il nu », explique la scientifique.

Pendant ces dix dernières années, la quantité de déchets au fond des mers a doublé entre le Groenland et le Spitzberg.

Ce qui est maintenant au centre des débats c'est de savoir quelle est la pollution des fonds marins par les micro-particules de plastique. « Lors de la dernière expédition en Arctique du navire de recherche POLARSTERN, nous avons d'abord prélevé des échantillons afin d'y rechercher, avec les collègues de l'Institut AWI de Helgoland, ces minuscules particules de plastique », rapporte Melanie Bergmann.
Pendant cette expédition, elle et des observateurs belges des mammifères et des oiseaux ont en outre compté 32 déchets dérivant à la surface. Il en ressort qu'il existe une grande probabilité d'en trouver d'autres dans les profondeurs. Melanie Bergmann : « les morceaux de plastique qui coulent au fond de la mer ne se décomposent pas aussi vite en micro-particules comme c'est le cas par exemple sur les plages de la Mer du Nord ; pour cela, il manque, à 2500 m de profondeur, aussi bien la lumière solaire que le brassage des eaux. Au lieu de cela, il y fait froid et sombre, et, dans ces conditions, les déchets plastiques peuvent sans doute durer des siècles. »

Glossaire : le HAUSGARTEN est l'observatoire des grands fonds marins de l'Institut Alfred Wegener, et qui se trouve dans la partie est du Détroit de Fram ; il se compose de 16 stations qui s'échelonnent de 1000 à 5500 m et depuis 1999. On procède là, tous les ans pendant les mois d'été, à des échantillonnages.

Source : PolarNews /AWI Bremerhaven

46 navires à travers la Route Maritime du Nord

Sur la Route Maritime du Nord (Photo Rosatomflot).

La saison de navigation 2012 sur la Route Maritime du Nord (RMN) va se terminer et jamais auparavant autant de navires n'avaient emprunté ce raccourci par l'Arctique pour le transport de marchandises entre l'Europe et l'Asie. Bien que la saison ne soit pas encore finie ? deux brise-glace finlandais sont toujours en transit vers l'ouest de l'Alaska au Danemark ? on peut faire quelques remarques à ce sujet.
Le nombre de navires utilisant la RMN pendant ces deux dernières années, a été multiplié par dix, et durant cette saison ce sont 46 bateaux qui ont emprunté cet itinéraire, alors qu'il n'y en avait que 34 en 2011 et seulement 4 en 2010. Le total des marchandises transportées cette année se monte à 1 261 545 tonnes, soit une augmentation de 53 % par rapport à 2011 qui affichait 820 789 tonnes.
Sur les 46 bateaux, 25 ont emprunté la voie vers l'est, en partant de Mourmansk, d'Arkhangelsk ou de Baydaratskaya, 21 l'ont fait vers l'ouest, selon un rapport de Rosatomflot.
Les produits pétroliers constituent la plus grande part des marchandises transportées et ce sont au total 894 079 tonnes de diesel, gaz liquide, kérosène et autres dérivés du pétrole qui ont été transportés sur 26 tankers en 2012, dont 18 naviguèrent d'ouest en est, et 8 dans la direction opposée. Il n'y a pas eu de super-tankers cette saison sur la RMN, le plus grand était un norvégien, le « Marika », qui transporta fin août 66 552 tonnes de kérosène de Corée en Finlande. En deuxième place, ce fut un cargo de minerai de fer et de charbon qui parcourut six fois cet itinéraire.
Les deux brise-glace finlandais, le « Nordica » et le « Fennica » seront probablement les derniers bateaux à emprunter cette Route Maritime du Nord cette saison, et ils sont toujours en route quelque part entre l'Alaska et le Danemark.

Glossaire : ROSATOMFLOT : il s'agit d'une entreprise fédérale de l'État russe, créée pour fournir l'assistance technique et la maintenance à la flotte de brise-glace nucléaires, notamment le long de la RMN et dans les ports du Nord de la Russie.

Site à consulter : www.rosatomflot.ru

Source : BarentsObserver

Traduction et adaptation : Bastien