Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
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Nouvelles du Svalbard et autres brèves polaires, juillet 2013

Réouverture d'une station polaire russe datant de la Guerre Froide

Sept scientifiques russes, qui faisaient partie de l'équipe évacuée de la station polaire dérivante North Pole-40, passeront l'été dans une station de recherche abandonnée sur l'île Bolchevik dans l'archipel de la Terre du Nord.

Le 12 juin dernier, la station dérivante, opérationnelle pendant 250 jours et après avoir parcouru 1640 km, a été officiellement fermée et la plaque de banquise nettoyée ; ses occupants avec leurs instruments, leurs équipements et leurs chiens furent transférés sur le brise-glace « Yamal » qui mis aussitôt le cap sur la Terre du Nord. (Severnaya Zemlya).
Sur l'île Bolchevik les chercheurs vont remettre en service une des trois stations polaires installées par l'Union Soviétique pendant la Guerre Froide, et qui furent fermées en 1996 à cause de problèmes financiers.
La Terre du Nord était une des dernières taches blanches sur la carte du monde ; en effet l'archipel ne fut répertorié qu'en 1913 et cartographié qu'en 1930-32. La Russie possédait des stations de recherche dérivantes dans l'Arctique depuis 1937. Avec les diminutions records concernant l'épaisseur de la banquise, trouver une plaque de glace appropriée (un« floe ») s'est avéré être une tâche de plus en plus difficile. Avant de trouver un morceau de banquise suffisamment solide pour la station North Pole-40 et son équipe, le brise-glace qui la transportait a du patrouiller tout autour du Pôle Nord.
La station dérivante précédente North Pole-39 a vécu la même situation en avril dernier ; suite au fractionnement de la plaque de banquise, il a fallu la déménager sur une autre.

La Terre du Nord (Severnaya Zemlya) est un archipel situé au large de la Péninsule de Taymir, séparé du continent par le Détroit de Vilkitsky.

Source : Barentsobserver (21/06/2013)

Antarctique : les chercheurs lèvent le voile de glace...

Le continent antarctique est recouvert de glace à environ 98%, avec une épaisseur moyenne de 3 km. Cela a empêché, jusqu'à présent, une cartographie exacte et détaillée du socle. Un nouvel enregistrement de données, appelé Bedmap 2, fournit à présent une image en haute résolution de la calotte glaciaire et de ce qui se cache en dessous. C'est là une version fondamentalement améliorée de l'image d'origine, fournie il y a 10 ans par les données précédentes Bedmap 1.
Sous la direction du British Antarctic Survey (BAS), les chercheurs, à l'aide de données géophysiques collectées pendant des dizaines d'années, ont créé cette nouvelle image du Continent Antarctique.

La calotte glaciaire antarctique recouvre 98% du continent et ne laisse percer que quelques sommets, les « nunataks ».

L'Antarctique joue un rôle important dans le système climatique global, depuis la propulsion des courants marins jusqu'à la hausse du niveau des mers. Les chercheurs utilisent toute une série de méthodes pour comprendre comment l'Antarctique va réagir au changement climatique, mais les informations limitées sur l'épaisseur de la glace et sur ce qui se trouve dessous, font de cette tâche un défi hors du commun.
Mais grâce aux travaux conduits par le BAS, les scientifiques ont obtenu maintenant une nouvelle carte et des données avec une résolution jusqu'à aujourd'hui inégalée. Ces travaux ont été publiés dans la célèbre revue spécialisée « The Cryosphere ».

Si l'on soulève la carapace de glace, c'est un monde très différent qui apparaît : de hautes chaînes de montagnes, de profondes vallées et de larges plaines constituent le Continent Antarctique.

Source : PolarNews 1/07/13

Échec des négociations sur l'instauration d'aires marines protégées dans l'Antarctique

La réunion spéciale de 24 pays et de l'Union européenne à Bremerhaven (Allemagne) n'a pas permis de créer les réserves proposées dans les écosystèmes marins fragiles de l'Antarctique. La Russie, avec un soutien relatif de l'Ukraine, a remis en question la base juridique qui permettrait la création de grandes réserves marines dans l'Antarctique. La Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique, a convoqué une réunion spéciale du 11 au 16 juillet pour revoir les mesures de protection marine suite à l'échec de leur adoption lorsqu'elles ont été proposées pour la première fois en octobre 2012. La CCAMLR n'a convoqué des réunions spéciales qu'à deux reprises en 32 ans d'existence, et la présente réunion l'a été à la demande de la délégation russe. Selon l'Alliance pour l'océan antarctique (AOA), une coalition d'une trentaine d'ONG, la Russie, avec le soutien de l'Ukraine, a empêché l'adoption de ces propositions par consensus en soulevant des questions juridiques sur le fait de savoir si cet organisme avait la capacité d'instaurer ces aires.
La CCAMLR (Commission pour la Conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique), est créée en 1982 pour gérer les aspects de protection et d'utilisation durable de la vie marine dans l'océan Austral. Elle prend ses décisions par consensus. La CCAMLR s'est inquiétée de la remise en question par la Russie de son autorité juridique à créer des aires marines protégées (AMP) lors d'une réunion qui s'est tenue lundi 15 juillet ; la mesure de conservation 91-04 de la CCAMLR définit clairement la procédure de désignation et de gestion des AMP (Aires Marines Protégées), et une AMP des Orcades du Sud a déjà été créée.

En croisière en Antarctique (Photo Bastien)

Source :PlanèteInfo /AFP 16/07/2013

Fréquentation hôtelière en hausse au Svalbard

Par rapport à l'année précédente, les séjours en hôtel et autres formes d'hébergement à Longyearbyen ont augmenté de 30% durant les 5 premiers mois de l'année 2013, et la tendance semble se confirmer, selon les chiffres officiels. En mars la « Norvegian Airlines » a obtenu des crédits pour la réouverture des vols vers Longyearbyen, après 5 ans d'absence, et les responsables notent une augmentation de 20% pour les nuits en hôtel au mois de janvier. « Les gens qui viennent ici ne sont pas seulement motivés par les vols, ils ont vraiment envie de visiter le Svalbard », déclarait Ronny Brunnvol, directeur du tourisme. D'autre part le nombre de visiteurs qui reviennent est important et les agences de tourisme mènent une campagne évaluée à 500 000 couronnes, concernant les mois creux.

Le Svalbard Hotel à Longyearbyen.

Le nombre de rennes dans l'Adventdalen reste élevé...

La population de rennes de l'Adventdalen, qui est extrêmement variable, semble vouloir atteindre une augmentation record cette année, selon les chercheurs qui ont participé au contrôle annuel la semaine dernière. Les 5 membres de l'équipe ont compté environ 1200 individus, y compris 300 jeunes, en train de traverser la vallée. « Il n'y a jamais eu autant de rennes depuis le début des comptages en 1979 », constate Åshild Ønvik Pedersen, un chercheur de l'Institut Polaire Norvégien, qui a aussi participé au contrôle des populations de renards polaires et de lagopèdes.
L'augmentation de la population, environ 250 animaux de plus que l'an passé, serait due à des étés plus chauds qui permettent une saison de pâture plus longue en automne et, d'autre part, rendent possible un cycle où une baisse des effectifs est suivie d'une hausse quand la population entre en compétition dans une zone où les réserves alimentaires sont largement suffisantes.

L'Adventdal (Axel sb)

...Mais les observations d'ours polaires sont en baisse dans l'Est du Svalbard

Selon Jon Aars, chercheur à l'Institut Polaire Norvégien, le nombre d'ours polaires observés ce printemps a baissé de façon alarmante dans une des régions du Svalbard les plus importantes en ce qui concerne les tanières d'ours femelles. « Habituellement on dénombre entre 30 et 80 tanières dans le Kong Karls Land (Terre du Roi Charles), dans l'extrême est de l'archipel ; or seulement deux ont été repérées cette année, la raison étant probablement le manque de banquise », explique-t-il. Mais il précise aussi que le comptage a été effectué au cours d'un seul vol, et qu'il y en a sûrement davantage, mais pas plus de 5 ou 6 à son avis.

Ourse et son jeune au Svalbard (Photo Axel sb)

Source : Icepeople 9/07/2013

Zones marines protégées : seconde chance pour la protection de l'Antarctique

Plusieurs responsables auront une seconde chance pour mieux protéger l'Antarctique en soutenant la création de nouvelles zones marines protégées dans la région.

Les chercheurs spécialisés dans l'Antarctique espèrent que les propositions visant à créer deux gigantesques zones marines protégées au large de la côte du continent gelé soient adoptées la semaine prochaine, d'après un article du journal Nature.

Les zones permettraient de protéger les phoques, les pingouins et les poissons sur de vastes superficies dans la Mer Ross et l'est Antarctique. Elles permettraient également de créer des zones spéciales de recherche pour que les scientifiques surveillent l'impact de l'activité humaine accrue et du changement climatique sur cette région isolée.

Source : Zones marines protégées : seconde chance pour la protection de l'Antarctique 08/07/2013 16:01 (Par Sandra BESSON)

Spitzberg : attention, eiders... !

Les visiteurs du Spitzberg n'en finissent pas de s'étonner : en dehors de la ville de Longyearbyen se trouve, à proximité d'une colonie d'eiders à duvet, un panneau jusque là inconnu. À présent les autorités et les auteurs du panneau se querellent quant à la suite à donner à cette affaire.

La colonie d'eiders à duvet se trouve au bord de la route, traversée régulièrement par les oiseaux qui partent à la recherche de nourriture.
La colonie de Longyearbyen compte environ 200 individus. Les ?ufs sont couvés pendant 25-26 jours par la femelle qui jeûne durant ce laps de temps.

Source :PolarNews 15/07/13

Des grenades datant de la Seconde Guerre Mondiale

Lors d'une randonnée entre l'Adventtoppen et le Hiorthfjellet, au nord de Longyearbyen, un groupe de touristes et leur guide ont découvert des grenades remontant probablement à la Seconde Guerre Mondiale. Enfouies depuis longtemps sous la neige et les pierres, elles seront examinées et désamorcées par des experts en explosifs. La région environnante sera aussi inspectée et en attendant, les randonnées sont interdites dans cette zone.

Le Hiorthfjellet sur le versant nord de l'Adventfjord

Source :Svalbardposten, Sysselmann, juillet 2013

Fonte des calotte glaciaires : quand la Science nuance

Selon des scientifiques du Centre de recherche allemand pour les géosciences (GFZ), à Potsdam (Brandebourg), en coopération avec l'Université de Bristol (Angleterre), la période d'observation par satellite des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique est encore trop courte pour être en mesure de formuler une conclusion définitive sur la fonte accélérée des calottes polaires, et sa persistance dans l'avenir. L'étude menée par Bert Wouters et son équipe a été publiée dans l'édition en ligne de "Nature Geosciences".

Les chercheurs ont analysé neuf années de données récoltées par le satellite GRACE [1]. Ces résultats ont montré que les deux calottes glaciaires perdent actuellement une quantité importante de glace : environ 300 milliards de tonnes par an. Par rapport à la première partie de la mission (2002), la contribution des deux calottes polaires à l'élévation du niveau de la mer a doublé. De plus, cette perte en volume et en surface ralenti fortement la formation naturelle de la glace.

Cependant, la fonte accélérée de ces calottes soulève plusieurs problématiques scientifiques. Car outre le réchauffement lié aux activités anthropiques, les calottes glaciaires sont influencées par une variété de phénomènes naturels tels que les chutes de neige et les courants océaniques. D'après les climatologues impliqués dans l'étude, neuf années constitue une période d'observation très courte et les 35 cm de prédiction actuelle d'augmentation du niveau de la mer pour 2100 pourrait aussi bien être exagérés que sous-estimés. "Au niveau de l'observation des calottes, nous sommes davantage à une échelle météorologique que climatique", déclare Bert Wouters. "Les mesures météorologiques de la calotte glaciaire sur une courte échelle de temps peuvent masquer les phénomènes qui se déroulent réellement sur le long terme" ajoute le co-auteur Ingo Sasgen du GFZ. Selon ce dernier, le phénomène de fonte actuellement observé pourrait en réalité faire partie d'un cycle géoclimatique plus long, dont les variations de masses glaciaires pourraient s'avérer positives.

Davantage de précisions sur les effets météorologiques et climatiques seront obtenues en 2017 grâce à la mission de suivi.

Source : BE Allemagne 622 du 19/07/2013

[1] GRACE (Gravity Recovery And Climate Experiment) est une mission spatiale conjointe de la NASA et de l'agence spatiale allemande (DLR) lancée en mars 2002 et destinée à effectuer des mesures très détaillées de la gravité terrestre. La mesure de la gravité permet de connaître la répartition des masses au sein de la planète et ses variations dans le temps. Ce type d'information joue un rôle important dans l'étude des océans, de la géologie et du climat, dont la diminution de l'épaisseur des inlandsis polaires.

Iceberg géant en Antarctique

Du glacier Pine-Island, le plus long et dont l'écoulement est le plus rapide de la côte ouest de l'Antarctique, s'est détaché le 8 juillet dernier une énorme plate-forme de glace de 720 km², qui dérive à présent dans la Mer d'Amundsen.
Les scientifiques de l'Institut Polaire allemand Alfred-Wegener, ont suivi ce phénomène naturel grâce au satellite d'observation TerraSAR-X. Les données enregistrées devraient permettre de comprendre le mystère d'un tel « vêlage », sachant que le 14 octobre 2011, la NASA avait déjà repéré une première fissure dans la langue glaciaire, longue de 24 km et large de 50 m à l'époque.

Progression de la fissure dans le glacier Pine Island

Source : PolarNews 26/07/13

Source : Traduction et adaptation : Bastien