Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
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Nouvelles du Svalbard et autres brèves polaires, août 2013

Record de chaleur au Groenland avec 25,9° !

L'Institut danois météorologique a enregistré mardi une température de 25,9° à la station de Maniitsoq (côte sud-ouest) au Groenland. Il s'agit de la plus importante température jamais mesurée depuis les premières observations pratiquées dans cette partie du globe en 1958, lit-on jeudi dans le Washington Post.
L'Institut météorologique explique cette forte température par des vents de sud-est canalisés par un flux entre une large zone de haute pression sur le Groenland continental et des basses pressions sur la terre de Baffin à l'ouest.
Cette chaleur peut aussi avoir été renforcée par le phénomène météorologique du Foehn. Pour les météorologues danois, cette chaleur n'était pas "exceptionnelle en soi" mais s'inscrit dans un schéma à long terme de réchauffement climatique.

Le Monde 2/08/13

Une expédition sur les traces du navigateur russe Semion Dejnev

Neuf voyageurs russes ont entrepris une navigation unique par la Voie Maritime du Nord. Dans le cadre du projet « Arctique - territoire des découvertes », ils vont refaire dans des embarcations de bois le légendaire itinéraire du navigateur russe Semion Dejnev depuis le port de Tiksi en Iakoutie, jusqu'à Anadyr dans la péninsule de la Tchoukotka. Au cours de sa navigation, Dejnev a découvert en 1648 le détroit séparant l'Asie de l'Amérique, appelé par la suite détroit de Béring.
En quelques semaines, les membres de l'expédition auront à parcourir quatre mille kilomètres par des mers arctiques périlleuses même en saison estivale. Le caractère unique de ce voyage réside dans le fait qu'après Semion Dejnev personne n'a refait cet itinéraire à bord de voiliers en bois.
Spécialement pour cette expédition, on a construit d'après des dessins anciens les deux barques « Saint Nicolas » et « Apôtre André ». Ce sont les copies de deux barques pomores, à bord desquelles les explorateurs russes effectuaient aux 16e et 17e siècles leurs découvertes et élargissaient les frontières de la Russie.
Les voiliers de l'expédition sont certes plus fiables, équipés de petits moteurs et de systèmes de navigation par satellite. Cela n'enlève rien au caractère périlleux de la navigation à travers l'Océan glacial arctique. Le vent violent, une tempête, les glaces - il a fallu retarder de quelques jours le départ de l'expédition à cause des conditions météo difficiles, a raconté le pilote de la barque « Saint Nicolas », Alexeï Volovoï.
« Actuellement nous nous trouvons près de la côte est de la baie de Bouor-Khaï. C'est tout près de Tiksi. Malheureusement les glaces ne nous permettent pas pour le moment de passer par le détroit Ianski. Nous sommes en train de tenter de franchir un nouvel amoncellement de glaces dérivantes. Nous avons encore à faire un long voyage jusqu'au cap Dejnev, puis jusqu'au golfe d'Anadyr. Pour le moment la grande difficulté, ce sont les glaces. Mais heureusement le vent se montre clément, et la mer n'a pas été très agitée. »
Il y a 365 ans, Semion Dejnev atteignait, 80 ans avant Béring, le détroit séparant la péninsule de la Tchoukotka de l'Alaska. « Nous avons décidé de rappeler cet événement au monde», dit Irina Riaboukhina, chef du comité pour le sport et le tourisme de la région autonome de la Tchoukotka et inspiratrice du projet.
La fin de l'expédition est planifiée pour septembre prochain. Des manifestations solennelles auront lieu à Anadyr, elles seront dédiées à Semion Dejnev et à sa grande découverte géographique.

Le Cap Dejnev

La Voix de la Russie

Europe-Asie : la route la plus courte passe par l'Arctique

La navigation commerciale dans l'Arctique battra tous les records en 2013. La période de navigation par la Route maritime du Nord est allongée au maximum cette année en raison des changements climatiques et de la fonte des glaces. Selon les estimations des scientifiques, ce trafic pourrait être multiplié par dix. Ainsi, les mers arctiques russes pourraient devenir le chemin le plus court de l'Europe vers l'Extrême-Orient.
Actuellement, la plupart des navires européens franchissent le canal de Suez. Pourtant, tous les navires ne peuvent pas l'utiliser à cause de leurs gabarits énormes. Contraints de longer les côtes du Continent africain, ils font un crochet de plusieurs milliers de kilomètres. Le passage stratégique de l'Europe vers l'Asie par les mers arctiques est beaucoup plus court. Par ailleurs, il était jusqu'à présent peu accessible à cause de la rudesse du climat.
« Cette voie stratégique est vraiment plus courte. En contrepartie, la vitesse des navires est réduite et la consommation de carburant est accrue à cause de la banquise. Par ailleurs, le recours fréquent aux dispositifs brise-glaces s'équilibre avec les indices économiques de la route passant par le canal de Suez ou contournant l'Afrique (03 : 00). D'une part, le trajet est plus court, mais il est assorti de difficultés impactant considérablement l'efficacité du trafic de transit », explique Sergueï Priamikov, chef du département Arctique et Antarctique de l'Institut de recherches de Russie.
Ces dernières années la surface glaciaire de l'Arctique diminue en raison du réchauffement global, selon les scientifiques. Si cela continue, ce phénomène étendra à huit mois la période de navigation par cette voie stratégique, ce qui aura pour conséquence de multiplier par dix le trafic marchandises. Tel est le pronostic de Valentin Dayants, capitaine de la flotte russe des brise-glaces nucléaires. Dans une perspective à long terme, cela peut provoquer des changements considérables dans la logistique mondiale. Un quart des transports entre l'Europe et l'Asie sera sans doute opéré par la Route maritime du Nord d'ici 2030, assurent les experts de l'Institut de la mer de Corée du Sud. Cette opinion est partagée par Victor Boïarski, directeur du Musée arctique et antarctique russe.
« 49 navires ont emprunté cette route en 2012, contre 11 en 2011. Le progrès est évident. Cette année est marquée par le minimum absolu de superficie des glaces dérivantes, le record de 2007 étant battu. Cette tendance est toujours observée. Le débit de la Route maritime du Nord augmente d'une façon naturelle, car la fonte des glaces permet une plus longue période de navigation. »
Le trafic marchandises entre l'UE et la région du Pacifique est censé augmenter malgré la crise, estiment les économistes. Ainsi, le transit de marchandises augmentera. La Russie peut non seulement remplir son rôle de pays de transit, mais également prendre une part active dans le trafic marchandises. La nomenclature du trafic sera représentée majoritairement par le pétrole et le gaz des gisements nordiques russes.

La Route Maritime du Nord

RiaNovosti 24/07/13

Spitzberg : un ours polaire est mort de faim

Le changement climatique et la réduction d'un écosystème ont des conséquences dramatiques pour la faune. On a retrouvé au Spitzberg les restes d'un ours polaire décharné et visiblement mort de faim. C'est ce qu'annonçait le quotidien britannique « The Guardian » mardi dernier. L'animal, un mâle âgé de 16 ans, n'avait plus que la peau et les os. Un an auparavant l'ours était encore en bonne santé ; les chercheurs de l'Institut Polaire Norvégien l'avaient suivi et observé en avril dernier, à 250 km du lieu où on l'on vient de le découvrir.
Le scientifique Ian Stirling est certain que la fonte de la banquise en Arctique a contraint cet ours à chercher sa nourriture dans d'autres régions et qu'il a erré ainsi pendant plusieurs semaines, avant de s'effondrer.
L'ours polaire se nourrit presque exclusivement de phoques et a donc besoin de la banquise, de mer ou de fjord, pour chasser ses proies favorites. Privé de son terrain de chasse, il est condamné à errer sur la terre ferme, s'amaigrit car sans ressources alimentaires suffisantes, alors qu'il doit impérativement faire des réserves de graisse avant d'affronter le rude hiver arctique.

Ours polaire mort de faim au Spitzberg

Dpa Août 2013