Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
    Le Spitzberg en détail et guide pratique
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Nature et protection de l'environnement au Svalbard

Le Svalbard fait partie du Royaume de Norvège et, selon les termes du Traité de 1920, il est responsable de l'administration de l'archipel.
En le signant, la Norvège s'est engagée à « maintenir, prendre ou décréter les mesures adaptées pour assurer la préservation et si nécessaire pour reconstruire la faune et la flore de ces régions ». Elle a donc le droit et l'obligation de protéger un patrimoine naturel et culturel exceptionnel pour la postérité. Cet engagement a été développé et répété à travers divers accords et conventions internationaux, y compris la Convention sur la Biodiversité.
Bien que le gouvernement ait rapidement « pris conscience de la vulnérabilité de l'environnement », les décisions de protection ont été progressives et plus longues à mettre en place.

Une série de mesures

Le Traité du Svalbard fut un exemple précoce d'une prise de conscience orientée vers une protection active de l'environnement. Dès le 19ème siècle, des observateurs s'inquiètent du massacre important des oiseaux et des mammifères au Svalbard et expriment leur anxiété au sujet des vols de vestiges historiques dans les cimetières de baleiniers en baie de la Madeleine. Le « Svalbard Act » de 1925 autorise la protection des « animaux, plantes, formations naturelles, paysages et vestiges du passé ».
Le renne est protégé en 1925 et la chasse concernant le lagopède, les oies et le renard polaire est réglementée à partir de 1928.
Après la proclamation de deux réserves botaniques dès 1932, la protection de l'ours polaire au Kong Karls Land en 1939, les morses ont été protégés à partir de 1952, suivis par les oies bernaches nonnettes et cravants trois ans plus tard ; après l'interdiction de la chasse aux canards eiders en 1963, il a fallu attendre dix ans - 1973 - pour que l'ours polaire soit enfin protégé à son tour, après, il est vrai, une série de premières dispositions préalables. Cette année-là marque aussi un tournant dans la gestion de l'environnement de l'archipel arctique : ce fut la création de parcs nationaux sur le territoire.
En 1984, de nouvelles lois ont été promulguées, précisant les règles de conservation de l'environnement au Svalbard ; elles sont régulièrement complétées par des décrets royaux (réglementation du tourisme en 1991, de la protection des vestiges historiques en 1992, de la pêche en eau douce en 1993).
La Norvège a pour objectifs nationaux de sauvegarder les espèces et les biotopes menacés ainsi que de préserver une sélection représentative de la nature norvégienne pour la postérité. En réponse à une évaluation de la protection des zones au Svalbard effectuée en 1998, huit nouvelles aires ont été protégées entre 2002 et 2005.

Le respect des vestiges du passé

La protection de l'archipel s'étend également aux sites historiques et aux vestiges culturels, correspondant aux périodes successives de l'histoire locale : les campements et le matériel laissés au 17ème siècle par les chasseurs de baleines, les restes de l'activité des trappeurs, les souvenirs des premières activités scientifiques et industrielles, sans oublier quelques vestiges de la Deuxième Guerre Mondiale. En principe, « tout ce qui est supposé antérieur à 1945 est protégé » et tout particulièrement les tombes, les pierres funéraires, les lieux de culte, les croix, mais aussi les cimetières d'animaux (baleines, morses...). Aucun objet ne doit être déplacé - et à plus forte raison emporté - et, dans un rayon de 100 mètres autour de ces vestiges, camping et feux sont interdits sur les aires couvertes de végétation.
Même si un premier projet de protection a été lancé dès 1926 pour la sauvegarde des sites culturels, ce n'est qu'en 1974 que le Svalbard a été doté d'un règlement particulier pour leur préservation. Après des extensions et des réajustements, une réglementation nouvelle est adoptée en 1992, en vertu de laquelle tout site ou vestige historique, meuble ou immeuble, antérieur à 1945, est automatiquement protégé. Une loi sur la protection de l'environnement au Svalbard a été promulguée en 2001.

Un pays de parcs et de réserves

Les 29 aires protégées du Svalbard couvrent environ 65% de l'archipel soit 39 800 km² (pour une superficie totale de 61 020 km²), et environ 86,5% des eaux territoriales (zone de 12 miles nautiques), soit environ 78 000 km².
Ces aires comprennent 7 parcs nationaux, 15 réserves ornithologiques, 6 réserves naturelles et 1 réserve géologique.


Parcs Nationaux création superficie zone maritime
Spitzberg Nord-Ouest 1973 3 684 km² 6 189 km²
Spitzberg Sud 1973 5 030 km² 8 198 km²
Forlandet 1973 616 km² 4 018 km²
Indre Wijdefjorden 2003 745 km² 382 km²
Terre de Nordenskjøld 2003 1207 km² 155 km²
Nord-Isfjord 2003 2 050 km² 904 km²
Sassen - Terre de Bünsow 2003 1157 km² 73 km²


Réserves ornithologiques

Sørkapp, Forlandsøyane, Isøyane, Hermansenøya, Dunøyane, Boheman, Olsholmen, Bloomstrandhamna, Kapp Linné, Gåsøyane, Skorpa Plankeholmane, Moseøya, Kongsfjorden.



Réserves Naturelles Création superficie zone maritime
Nord-Est du Svalbard 1973 18 663 km² 36 691 km²
Sud-Est du Svalbard 1973 60400 km² 15 426 km²
Île de Moffen 1983 5 km² 4 km²
Île à l'Ours 2002 177 km² 2 805 km²
Île de Hopen 2003 46 km² 3 140 km²
Ossian Sars 2003 12 km²
Réserve Géologique
Festningen 2003 14 km² 3 km²


Une carte intéressante permet de visualiser ces réserves naturelles.

Et tout autour, la Mer de Barents

Toute perturbation de l'écosystème de la Mer de Barents a un impact sur la vie sauvage du Svalbard : phoques, ours, baleines, oiseaux y puisent en effet leur nourriture et ces derniers, par leurs déjections, sont à la base de toute la croissance végétale de l'archipel. Malheureusement, un déséquilibre flagrant frappe la Mer de Barents depuis le milieu des année 80. Les stocks de poissons (harengs, capelans) sont, semble-t-il, surexploités et s'effondrent : or, ce sont de grands mangeurs de plancton et on se demande quel en sera l'impact sur le Svalbard.
De même, les activités pétrolières off shore, les immersions civiles ou militaires diverses dans les eaux littorales de l'Europe du Nord continentale et de la Nouvelle-Zemble ne peuvent pas, elles non plus, demeurer sans conséquence sur cette Méditerranée arctique.

Sites web à consulter

svalbard.net
Site du Gouverneur du Svalbard
Institut Polaire Norvégien
Direction des sites culturels
Direction norvégienne de la gestion de la nature
svalbard.npolar.no