Introduction au Svalbard ou Spitzberg
    
    Le Spitzberg en détail et guide pratique
Accueil ? Aller au Spitzberg ? À propos

La côte ouest du Spitzberg du Hornsund au Bellsund : Dunøyane, Isøyane, Kapp Borthen

Généralités

Toute la région fait partie du Parc National du Sud-Spitzberg ; les îles Isøyane, Dunøyane ainsi que Olsholmen au nord du Kapp Borthen sont des réserves ornithologiques (Accès interdit du 15 mai au 15 août). Cette plaine côtière est basse, étroite, mal sondée et présente peu de baies abritées. Au large, récifs et petites îles tiennent les bateaux à distance et les débarquements ne sont possibles ici qu'avec de bonnes conditions météo et des embarcations plates.

Toponymie

Dunderbukta : d'après Dunder, cuisinier à bord du S/S « Polhem », l'un des navires de l'explorateur suédois A.E. Nordenskjöld, lors de son expédition au Spitzberg en 1872-73. Dunder signifie aussi « rugissement, tonnerre ».
Dunøyane : « les îles à duvet. »
Hyttevika : « la baie de la hutte »
Isfjellbukta : « la baie des icebergs »
Isøyane : « les îles de glace ».
Kapp Borthen : d'après Harry Borthen (1884) homme d'affaires et armateur norvégien, sponsor d'expéditions au Spitzberg en 1917.
Olsholmen : d'après Olsen, timonier sur un bateau de la « Norwegian Svalbard Expedition » de 1923. Olsen se rendit à terre pour ramasser des ?ufs d'eider.
Skoddebukta : « la baie des brumes ».
Torellbreen : d'après Otto Martin Torell (1828-1900), géologue suédois et explorateur polaire.
Wedel Jarlsberg Land : d'après Fredrik Hartvig Herman Wedel Jarlsberg(1855-1942), ministre norvégien à Paris, à l'initiative duquel la Norvège doit d'avoir acquis la souveraineté sur le Svalbard lors du Traité signé à Paris le 9 février 1920 ; auparavant cette terre était considérée comme un « no man's land ».

La côte ouest du Hornsund au Bellsund : Paysage

Le glacier de Torell noyait autrefois une bande côtière de près de 20 km de long entre le Hornsund et le Bellsund. Le recul de ce dernier a fait apparaître deux bras qui convergent pour former un front glaciaire d'environ 20 km ; le plus grand des deux, le glacier ouest, long de 33 km est le deuxième de la côte ouest, après le Kronebreen du Kongsfjord. La côte, à proximité des glaciers ainsi que les îles Dun- et Isøyane en face, se composent de restes de jeunes moraines vallonnées et sont donc en partie rocheuses ou boueuses. Là où les rivières de fonte ont déposé leur chargement de graviers fins, comme dans la plaine entre le Kapp Borthen et les collines morainiques, le terrain est très plat.

La côte ouest du Hornsund au Bellsund : Faune et flore

Il y a peu de végétation dans les environs du glacier de Torell et les paysages morainiques paraissent parfois quasiment lunaires. Par contre, sur le plan biologique, les petites îles Dunøyane et Isøyane sont importantes comme lieux de reproduction des eiders à duvet, des oies et autres sternes. Ce sont aujourd'hui des réserves naturelles protégées.

La côte ouest du Hornsund au Bellsund : Histoire

L'un des derniers groupes de Pomores qui hivernaient au Spitzberg au milieu du 19ème siècle, a été apparemment victime, sur l'île Dunøyane, du Capitaine dano-norvégien Andersen. Celui-ci ne reculait pas devant le crime pour acquérir rapidement un butin de chasse conséquent, résultat d'un hiver long et riche en proies. Par la suite Andersen s'est noyé lorsque l'iceberg, sur lequel il s'était posté, s'est retourné.
Les colonies d'eiders à duvet sur les îles Dunøyane et Isøyane furent, jusque dans la deuxième moitié du 20. siècle, l'objectif régulier au début de l'été de trappeurs hivernants, qui s'assuraient par la collecte de duvet, un revenu complémentaire apprécié. Effectué avec précaution, le ramassage du duvet ne doit pas nuire aux eiders, mais les récoltes sans ménagements ont durement touché les colonies, jusqu'à ce qu'apparaissent les réserves naturelles dans les années 70. Une station d'hivernage importante pour la chasse dans le Hornsund se trouvait à Hyttevika, à l'est de Dunøyane.

Au Kapp Borthen se trouve une curiosité historique : c'est là en effet que le 14 septembre 1942 un avion allemand fut obligé de faire un atterrissage forcé. Peu de temps auparavant il avait été endommagé par un tir de défense lors d'une attaque contre un convoi ; l'équipage s'en tira indemne et fut récupéré peu de temps après.
L'épave gît encore aujourd'hui dans la plaine près du Kapp Borthen, pas très loin de la vieille moraine du glacier ouest de Torellbreen.