La station dérivante russe mise au rancart
Les nouvelles du Svalbard, Février 2014Pour la première fois depuis 10 ans, la Russie n'aura pas de station de recherche dérivante dans l'Arctique. La raison invoquée est la hausse des coûts de la société Atomflot pour l'utilisation de ses brise-glaces. Pendant cet hiver les scientifiques russes ne pourront pas poursuivre leurs recherches sur l'Océan Arctique à partir d'une plaque de banquise dérivante. Selon Wladimir Sokolov, du département des expéditions polaires de la HEMA (Hydrometeorology and Environmental Agency), Atomflot, propriétaire des brise-glaces à propulsion nucléaire, a augmenté massivement ses tarifs. L'agence HEMA a maintenant prié le gouvernement de Moscou de passer à l'action, mais sans obtenir encore de réponse, poursuit Sokolov.
La Russie a exploité ses stations de recherche dérivantes depuis 1937, année de la mise en service de la première station, la Nordpol-1. À partir de 1954 de une à trois stations ont travaillé chaque année en continu dans l'Arctique. Après la fin de l'Union Soviétique les stations furent arrêtées pendant 12 ans et ne furent remises en service qu'en 2003. La dernière station « Nordpol-40 », a fonctionné d'octobre 2012 à juin 2013 et attira l'attention du monde entier lorsque les occupants durent être évacués suit à la dislocation de la plaque de banquise. À cause de la diminution des glaces dans l'Arctique il devint plus difficile d'année en année de trouver une plaque adéquate pour la station. Avant d'en choisir une sûre et capable de la supporter, le brise-glace d'Atomflot, qui transportait toute l'équipe et le matériel, dut faire le tour du Pôle. Pendant la saison précédente les scientifiques avait déjà du se battre avec les glaces ; à la fin avril 2012 les occupants de « Nordpol »-39 furent transférés sur une autre plaque de banquise, car la leur commençait à se fractionner. Pour éviter tous ces problèmes à l'avenir, la Russie a mis à disposition 1,7 milliards de roubles (environ 42 millions d'Euros) pour le développement d'une plate-forme renforcée pour la glace et à propulsion autonome. Celle-ci doit remplacer les plaques de glace naturelles et servir de base pour les futures stations dérivantes.
Source : PolarNews 11/02/2014
Traduction / adaptation : Bastien